Thèse soutenue

Nietzsche et Artaud, penseurs de la cruauté

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Auteur / Autrice : Camille Dumoulié
Direction : Pierre Brunel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 1989
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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A travers une série de métaphores (volonté de puissance, cruauté), Nietzsche et Artaud pensent la vie comme l'expression d'une puissance cruelle s'exerçant au-delà du bien et du mal, mais dont l'histoire et la culture provoquèrent la perversion. Après avoir tenté d'en retrouver la pureté grâce au théâtre et selon des voies métaphysiques, ils s'engagent dans une destruction des idoles (le monde, le moi, le corps propre), fruits d'un théâtre de la cruauté retourné contre l'homme - Artaud de manière plus violente et nihiliste que Nietzsche. Dès lors, la volonté de cruauté s'affirme comme une volonté éthique de réel qui suppose une nouvelle évaluation des notions de bonheur, de plaisir et de douleur, et qui, dans son exigence, les entraine (chacun selon un mode qui leur fut propre) vers les limites du sacré et le risque de la folie. Contraints d'agir au sein même de la clôture de la représentation et du langage, ils ont inventé des stratégies (l'ironie pour l'un, l'humour pour l'autre) dont le champ d'efficacité réside d'abord dans la scène de l'écriture, nouveau théâtre de la cruauté (qui, pour l'un et l'autre, se fait à la fois dans et contre la métaphore, les signes et le style, mais selon deux économies souvent divergentes), théâtre à partir duquel vivre la cruauté du réel et s'ouvrir à l'épreuve de l'infini.