Thèse soutenue

Les Sociétés de Géographie en France : dans le mouvement social et intellectuel du dix-neuvième siècle

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Auteur / Autrice : Dominique Lejeune
Direction : Philippe Vigier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : histoire
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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Est présentée la façon dont ont évolué pendant plus d'un siècle (de 1821 à la seconde guerre mondiale) des sociétés savantes qui ont été beaucoup étudiées en France pour le dix-huitième siècle, mais qui n'avaient guère retenu, jusqu'à une date récente, l'attention des spécialistes de l'époque contemporaine. Cette enquête est située dans le courant actuel d'étude à la fois historique et sociologique du mouvement associationniste. Dans la première partie (1821-1864) est décrite, chiffres à l'appui, une société de géographie de Paris qui est fondamentalement et volontairement élitiste, formée de notables romantiques qui ne songent qu'a l'exploration du globe, sans aucune vue utilitaire. La société de géographie est alors ouverte à l'"establishment politique", sa cotisation est élevée et ses effectifs réduits. Tout change après le tournant de 1864, qui inaugure la seconde partie (1864-1940): dorénavant, nous avons affaire, à Paris et en province, à des sociétés prônant une géographie dite "utilitaire" et "commerciale" et dont les effectifs croissent fortement: elles constituent des lors un groupe de pression en faveur de l'impérialisme colonial, c'est la colonisation qui intéresse désormais ces sociétés savantes qui s'efforcent en tant que "catalyseurs" de peser sur le pouvoir politique. A travers l'étude de ces sociétés, de l'évolution de leur recrutement et de leur idéologie, l'auteur s'est efforce d'éclairer à la fois l'histoire d'une Elite de l'esprit et de l'argent, celle du phénomène associationniste et celle d'une science, la géographie, comprise de différentes façons selon les époques et les individus: malte-brun incarne la société parisienne "première manière", tout comme Jules Duval, Charles Maunoir, Chasseloup-Laubat et Jules Verne les sociétés "seconde manière". Le tout ayant impliqué des comparaisons avec les sociétés de géographie étrangères, allemandes, britanniques, italiennes et autres, sur lesquelles des études exhaustives seraient souhaitables.