Thèse soutenue

Le Syndicalisme "Amarelo" à Rio de Janeiro (1906-1930)

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Auteur / Autrice : Claudio H. de Moraes Batalha
Direction : Antoine Prost
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Le terme syndicalisme "amarelo" (jaune) designe plusieurs courants du mouvement ouvrier a rio de janeiro, qui ont comme point commun une pratique syndicale reformiste. Cette pratique commune se manifeste dans la recherche constante de la negociation lors des conflits sociaux, dans l'emploi de la greve comme "ultime recours", dans l'appel a l'arbitrage des conflits par des hommes politiques ou par l'etat, enfin, dans la participation politico-electorale. Ce syndicalisme se developpe parmi une classe ouvriere qui a peu de chose a voir avec une classe ouvriere "classique" (industrielle). Il nait dans un cadre ou la classe ouvriere elle-meme est en train de se constituer et de se differencier de l'ensemble du proletariat urbain. Les formes d'organisation de cette classe ouvriere, organisation qui commence a se structurer a partir de 1906, sont tres diverses. Cette diversite s'etend aussi aux clienteles des syndicats, aux strategies et aux choix ideologiques de ceux ci. L'histoire du syndicalisme amarelo se divise en trois periodes : 1906-1914, periode dominee par les courants partisans de la creation d'un parti politique ouvrier; 1915-1922, marquee par la croissance des courants qui entretiennent une pratique "trade-unioniste" ou corporatiste; et, 1923-1930, caracterisee par la faillite et la crise de ce syndicalisme, dans un contexte de crise generale du mouvement ouvrier. C'est surtout dans leur discours sur l'analyse de la vie sociale que les courants qui composent le syndicalisme amarelo montrent leurs points communs. En revanche, quand il s'agit des projets sociaux l'unanimite est loin d'etre atteinte dans ces tendances. Le syndicalisme amarelo est un mouvement qui possede un projet social propre (ou des projets sociaux propres), contrairement a ce que pretend l'historiographie qui l'a toujours percu comme un mouvement subordonne a l'etat. Dans ce sens le syndicalisme amarelo, occupe une place dans la conscience de la classe ouvriere, il est une forme de cette conscience de classe.