Thèse soutenue

L'ordre du tragique. Hölderlin et les "Remarques" sur les tragédies de Sophocle

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Auteur / Autrice : Jeremy Filthuth
Direction : Emmanuel CattinMartin Rueff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Université de Genève
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jérôme David
Examinateurs / Examinatrices : Gerald Wildgruber
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques-Olivier Bégot, Denis Thouard

Résumé

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Dans le cadre de ce travail doctoral, il s’agit d’interroger la possibilité même d’un déroulement tragique à partir de la lecture des tragédies de Sophocle que propose Hölderlin dans ses Remarques sur Œdipe et sur Antigone. Dès lors que l’articulation mise en scène par le poète ne saurait plus s’expliquer selon les catégories du savoir, un problème s’impose. Comment comprendre une régularité dramatique qui commence, dès ses premiers instants, dans l’irrégularité de la fureur ? Comment concevoir, ensuite, une intensification théâtrale qui se poursuit sur les chemins inconnus de l’exil ? Comment prétendre à ce que le drame tragique puisse encore former une totalité qui possède sa propre économie ? Pour décrire cette triple impossibilité, notre étude distingue trois « stades » tragiques ou, mieux encore, trois genres tragiques : 1. la tragédie du savoir, 2. La tragédie excentrique, et 3. La tragédie de l’amitié. L’établissement de ces trois épisodes se fonde sur une discussion étroite du positionnement de Hölderlin par rapport aux tragédies sophocléennes : Œdipe-roi, Œdipe à Colone, et Antigone. En plus d’interroger des positions herméneutiques qui tombent dans certaines facilités interprétatives, réduisant la pensée du poète aux philosophies « absolues » de ses contemporains, notre étude permet de comprendre en quel sens une dimension proprement tragique s’ouvre, selon Hölderlin, dès lors que le règne de la divinité subit le tournant nécessaire d’un assombrissement. Par conséquent, nos recherches décrivent trois moments fondamentaux de la tragédie hölderlienne, qui s’ouvre, au final, sur la possibilité d’une conception historique du tragique.