Thèse soutenue

Être ensemble et temporalités politiques

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Auteur / Autrice : Jean-Paul Nicolaï
Direction : Olivier Abel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie et sciences sociales
Date : Soutenance le 15/01/2020
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Michaël Fœssel
Examinateurs / Examinatrices : Michaël Fœssel, Jean Greisch, Alain Trannoy, Gilbert Vincent, Joëlle Zask

Résumé

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Afin d’espérer développer une philosophie politique qui reconnaisse d’emblée notre interdépendance, nous travaillons dans une première partie à établir des hypothèses sur ce qu’on entend par réalité et sur notre accès à cette dernière. Une ontologie événementielle paraît compatible avec l’ontogénèse narrative qui nous constitue individuellement en constituant un « nous ». Il faut pour cela imaginer chacun s’imaginant le monde et apprenant au travers d’histoires, dans une logique inductive qui peut réconcilier la phénoménologie herméneutique d'une part et l’apprentissage statistique de l'autre. De ces histoires chacun tire des universaux, interprétables comme des composantes principales d’une analyse statistique factorielle de ces histoires qui nous constituent. Le temps joue un rôle clef dans la dynamique de cette constitution autant que dans celle des événements rassemblés dans ces histoires. L’enjeu est finalement de partager ces universaux dans une histoire commune, ou, à l’inverse, dans une rupture temporelle qui permet peut-être de mieux accéder à un monde commun. Nous travaillons alors dans une seconde partie la question du vivre ensemble avec les idées républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité, et avec celles de pluralité et de confins. L’écologie politique que l’on aperçoit alors est aussi républicaine que libertaire. Dans ce cadre, la justice s’exprime par la justesse, la fidélité, la sensibilité et par une juste démesure. L’impératif catégorique s’y décline dans la nécessité de rendre les autres beaux, libres, et puissants et d’apprendre ensemble. Le Droit apparaît comme s’élaborant dynamiquement dans le temps même où s’élabore la Cité. La possibilité du radicalement nouveau travaillée dans la première partie autorise d’articuler la liberté et les institutions. La logique d’un code d’honneur permet in fine de ne pas s’abandonner à la Raison toute puissante sans pour autant renoncer aux Lumières.