Thèse soutenue

Pour augmenter le culte divin : les messes perpétuelles dans le diocèse d'Avignon au temps de la papauté du XIVe siècle

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JA
Auteur / Autrice : Tadao Inde
Direction : Jacques Chiffoleau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 11/12/2021
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Guido Castelnuovo
Examinateurs / Examinatrices : Guido Castelnuovo, Cécile Caby, Julien Théry-Astruc, Clément Lenoble, Laurence Moulinier
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Caby, Julien Théry-Astruc

Résumé

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La chapellenie et l’anniversaire sont considérés comme une dévotion pour le repos de l’âme après la mort. Mais on peut supposer que la chapellenie contienne un autre motif. Le Pape Jean XXII, lorsqu’il s’est installé en Provence avec sa curie, à l’instar des églises éparpillées dans la région entourant le Saint-Siège de Rome, a sans doute voulu voir une autre « métropole liturgique » autour d’Avignon où aux lieux de culte proliférés se pratiquent tout régulièrement l’eucharistie. Ainsi, dans le diocèse d’Avignon, il a créé trois chapitres collégiaux, autrement dit « les chapellenies », à Noves, à Saint-Rémy et dans la ville d’Avignon. Afin d’assurer les revenus pour ces nouvelles chapellenies, le pape s’est surtout attaché à détenir le directum dominium des immeubles acquis. Cette réflexion économique a été réutilisée par les deux prévôts du chapitre collégial de Saint-Paul-de-Mausole, lorsqu’ils ont inventorié les recettes de la collégiale. C’est notamment l’analyse des actes de fondations d’anniversaire souhaités par les sœurs Guiranne qui dévoile les difficultés de la gestion des biens, malgré leur dépendance de la seigneurie de la collégiale. La deuxième moitié du XIVe siècle est la période plus tardive marquée par le retour de la papauté à Rome et les conséquences de la première vague de peste noire. Dans telles circonstances autour du chapitre cathédral d’Avignon, le prévôt Odo Monetarii s’est mis à répertorier tous les cens à récupérer, y compris ceux destinés à la chapellenie, pour une gestion plus efficace du compte capitulaire. Toutes les analyses des documents concernant ont révélé que le principe de l’action de la prévôté était de détenir systématiquement le directum dominium du contrat d’emphytéose des cens. De surcroît, à la cathédrale d’Avignon, certaines chapellenies fondées par le dignitaire ont été « favorisées » par le chapitre. Ainsi, pour les fondations du cardinal Bernard d’Albi et celles du comte de Beaufort, le chapitre s’est mêlé « à l’excès » de la préparation des revenus à léguer et de l’entretien financier après la fondation. D’autre part, le chapitre a tâché de maintenir une chapellenie créée par Raolinus Amici, ancien prévôt capitulaire décédé plus de cinquante ans auparavant. Aussi, le chapitre cathédral a entièrement intégré le compte de cette chapellenie dans le compte ordinaire capitulaire de ses directes, en changeant vraisemblablement toutes les ressources initialement assignées pour les cens sur les parcelles situées extra muros. Cette mesure semble s’intégrer dans la politique capitulaire, « travaux publics », de développement des terres moins peuplées à la banlieue de la ville, par l’allotissement. L’examen des nominations et de l’entretien des chapelains permet de déterminer leur place à l’intérieur de chaque communauté ecclésiastique. En général, le premier chapelain nommé lors de la fondation était un consanguin du fondateur. Mais ce droit de patronage du fondateur de présenter le chapelain s’exerce moins en moins. Enfin le poste du chapelain est parvenu à la libre disposition de l’Église. En réalité, la fonction des chapelains dépend d’une cathédrale, d’une collégiale ou d’une église paroissiale. Néanmoins, le diocèse d’Avignon