Thèse en cours

Simulation du transport réactif à l'échelle nanoscopique : application à la dissolution des verres nucléaires

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 07/06/2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Mélanie Taron
Direction : Jean-Marc DelayeStéphane Gin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Physique et Astrophysique
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 07/06/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-….)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LCLT - Laboratoire d'étude du Comportement à Long Terme des matériaux de conditionnement - CEA Marcoule
Jury : Président / Présidente : André Ayral
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Delaye, Laurence Galoisy, Matthieu Micoulaut, Aurélie Verney-carron, Andrey Kalinichev, Stéphane Gin
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Galoisy, Matthieu Micoulaut

Mots clés

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Résumé

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Lors de l'altération des verres nucléaires en milieu confiné, une couche d'altération silicatée et nanoporeuse, appelée "gel", se forme à l'interface verre/solution, limitant le transport des espèces réactives et conduisant à la diminution de la vitesse d'altération du verre. L'origine de ses propriétés passivantes est en partie attribuée à une diminution de la mobilité/réactivité de l'eau en milieu nanoconfiné. Afin de mieux comprendre l'origine de ces propriétés passivantes, une étude couplant DM classique et analyses expérimentales est effectuée. Six verres à cinq oxydes sont simulés, présentant des teneurs variables en B, Al et Si s'éloignant des compositions des verres nucléaires pour tenter d'établir un modèle global d'altération. Une méthode de simulation des gels est développée impliquant la simulation de verres puis le retrait des éléments solubles (B, Na). La porosité et la distribution de la taille des pores dans ces systèmes "secs" dépendent de l a quantité d'éléments solubles retirés. Une déstabilisation initiale plus importante du système conduit à un temps de réorganisation plus long. On observe de plus la formation d'Al tricoordonnés en surface des pores, artefacts des potentiels interatomiques utilisés. Deux types d'eau sont identifiés lors de l'hydratation des gels simulés grâce à l'utilisation de potentiels dissociatifs : l'eau"porale" dans les pores et l'eau "réticulée" dans le réseau du gel. Une rééquilibration continue entre ces espèces se produit. L'étude de la diffusion au sein des pores montre que l'eau est plus mobile au milieu des pores et que la présence de calcium dans l'eau porale ne modifie pas la dynamique de l'eau en milieu nanoconfiné. Les verres modèles ont été synthétisés et de nombreuses expériences ont été conduites, en milieu dilué (vitesse initiale) et en milieu saturé en silice (vitesse résiduelle). Les résultats montrent l'existence d'un continuum entre deux modes de formation des gels : par diss olution/reprécipitation ou par hydrolyse/condensation. La position entre ces deux modes dépend de la teneur en Al du verre, renforçant le réseau vitreux. L'Al est bénéfique en régime de vitesse initiale, mais néfaste en régime résiduel car il ralentit la réorganisation du réseau silicaté en gel passivant. Cet aspect n'est pas correctement reproduit par les simulations car l'Al tricoordonné implique de grandes réorganisations de son environnement. A faible teneur en B, le B et le Na se comportent de manière différente : le B est peu mobile contrairement au Na dont le relâchement se fait par interdiffusion avec les espèces H+/H3O+. A teneur plus élevée, la percolation du B ouvre des chemins permettant le passage du Na, et la passivation du gel pourrait être due à la fermeture de ces canaux lors de la réorganisation du gel. Les traçages isotopiques indiquent une porosité peu accessible, cohérente avec les simulations numériques sauf pour un verre. La diffusion de l'eau dans le gel ne d épendrait alors peut-être pas de la topologie du réseau poreux (porosité ouverte vs fermée) mais pourrait être contrôlée par des réactions d'échanges plus ou moins favorables en fonction de la nature et de la position des sites, ces échanges devenant globalement plus lents avec la maturation du gel.