Thèse soutenue

Pathologie moléculaire de la sclérose latérale amyotrophique

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Auteur / Autrice : Aleksandra Chudinova
Direction : Serge Lumbroso
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 22/10/2021
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des neurosciences de Montpellier
Jury : Président / Présidente : Patrick Vourc'h
Examinateurs / Examinatrices : Serge Lumbroso, Patrick Vourc'h, Sorana Ciura, Adèle Faucherre
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Vourc'h, Sorana Ciura

Mots clés

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Résumé

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La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie fatale qui provoque la dégénérescence des motoneurones. La génétique est considérée comme un facteur de risque pour développer la maladie et les patients sont conseillés à effectuer un diagnostic moléculaire pour rechercher un variant génétique causal. Ce diagnostic s’effectue sur un panel de gènes associés à la SLA. Tous les variants sont analysés d’après un système international pour leur attribuer une classe de pathogénicité parmi les 5 clases: Bénin (B), Probablement Bénin (PB), Variant de signifiance indéterminé (VUS), Probablement Pathogène (PP) et Pathogène (P). La présence de variants rares dans les séquences des patients pose un défi majeur au diagnostic, car il n’existe pas d’éléments pour les classer comme définitivement pathogènes. Notamment ce sont souvent des variants absents des bases de données et pour lesquelles il n’y a pas d’études fonctionnelles démontrant leur lien avec la pathologie. En conséquence, ils se retrouvent dans une classe VUS ou PP. L’analyse fonctionnelle des variants est un élément fort qui permet dans certains cas de redéfinir la classe de pathogénicité de ces variants.Dans ses travaux de thèse nous avons étudié l’effet fonctionnel de la surexpression de 4 variants dans le gène SOD1 et de 1 variant candidat dans le gène OPTN chez l’embryon du poisson zèbre ou zebrafish (Danio rerio). Le gène SOD1 qui code pour l’enzyme superoxyde dismutase est responsable de 20% des cas de SLA familiale. Les mutations dans ce gène sont majoritairement de type gain de fonction et provoquent la formation d’agrégats protéiques toxiques pour la cellule. Enfin, le gène SOD1 est une des cibles majeures de la thérapie génique par antisens. Les variants choisi dans ce gène sont : D126N, K137*, E134del et I150M. L’effet de leur surexpression est comparé avec les variants pathogènes A5V et G94A ainsi qu’avec le variant SOD1 WT. Le gène OPTN est un gène mineur de la SLA qui code pour une protéine impliquée dans le transport cellulaire, le maintien de l’intégrité de l’appareil de Golgi et la réaction inflammatoire par inhibition du facteur nucléaire NF-kappaβ. Les formes mutées de ce gène alternent sa fonction et sont observés de provoquer la formation d’agrégats. Le variant candidat de ce gène est le L429R, il est comparé avec le variant pathogène E478G et le variant OPTN WT. La surexpression des variants candidats et des variants pathogènes chez le zebrafish induit des défauts locomoteurs à 2 jours post fécondation (jpf). Une diminution de l’activité motrice est également à 5jpf pour certains variants. En outre, le phénotype locomoteur à 2jpf à est associé avec un raccourcissement des axones des motoneurones et des perturbations de la jonction neuromusculaire. Cette première caractérisation fonctionnelle montre que tous les variants candidats ont un effet pathogène et suggèrent de les reclassifier dans la classe Pathogène. Enfin, cette étude montre que le zebrafish peut s’utiliser comme un outil rapide pour cribler la pathogénicité des variants rares et appuie son potentiel pour le diagnostic moléculaire de la SLA.