Trois essais sur les problèmes monétaires et de change au Vietnam
Auteur / Autrice : | Van Vinh Do |
Direction : | Michaël Goujon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 18/05/2022 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand) |
Jury : | Président / Présidente : Martine Audibert |
Examinateurs / Examinatrices : Serge Rey | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Hoarau, Serge Rey |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le processus de transition économique du Vietnam est connu sous le nom de "rénovation" ou "đổi mới" depuis 1986. Il a consisté en des réformes visant à transformer le modèle planifié centralisé en une économie de marché. Depuis lors, le Vietnam a obtenu des résultats impressionnants en matière de performance économique, de réduction de la pauvreté et d'amélioration du niveau de vie. La croissance économique a atteint 7,4 % par an dans les années 1990 et 6,2 % dans les années 2010. Le PIB par habitant s’est amélioré, passant de 500 USD (constant, 2015) en 1990 à 2650 USD en 2020. Le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté national a diminué de 58 % en 1993 à 6,7 % en 2019. Bien que l'économie ait obtenu des résultats remarquables, de nombreux défis subsistent. Premièrement, l'inflation est élevée, persistante et volatile. Deuxièmement, le niveau du taux de change est considéré comme étant surévalué, ce qui réduit la compétitivité des produits nationaux.Cette thèse comprend trois chapitres, qui se concentreront sur l'analyse de la politique monétaire et de la politique de change. La Banque d'État du Vietnam (BEV) suit l’objectif des agrégats monétaires pour atteindre la croissance économique et la stabilité des niveaux de prix. La première question est alors de savoir si l'agrégat monétaire choisi était approprié. Ensuite, le régime de flottement dirigé qui a été adopté conduit à s'interroger sur la cause de la dynamique du taux de change.Dans le chapitre 1, sur la période 2000-2016, nous étudions les fonctions de la demande de monnaie à la fois de l'agrégat monétaire de la monnaie nationale (M2D) et l'agrégat plus large (M2) qui inclut la monnaie étrangère. Les résultats donnent des informations intéressantes. Premièrement, nous constatons que le taux d'intérêt n'est pas un déterminant pertinent dans la fonction de demande de monnaie. Deuxièmement, la demande réelle de monnaie M2D est très sensible au taux d'inflation attendu et à la dépréciation du taux de change. Troisièmement, le taux d'inflation n'est pas affecté par l'excès de monnaie. Enfin, l’étude de M2 ne montre qu’un faible impact du coût d'opportunité de la détention de monnaie car les dépôts en devises sont considérés comme des actifs de couverture. Le chapitre 2 explore la relation entre le taux de change officiel et le taux de change parallèle sur la période 2000-2015. Nous développons un modèle empirique pour tester cette relation, donnant un aperçu de la manière dont la BEV mène la politique de change. Les résultats montrent qu'une telle relation existe entre les deux taux de change à long terme. Nous constatons que seul le taux officiel est influencé par la prime du marché parallèle. Cela suggère que les variations du taux de change parallèle conduisent la BEV à ajuster le taux de change officiel pour éliminer l'écart entre les deux taux à long terme. Deuxièmement, le taux de change parallèle n'est pas influencé par les déviations de la relation de long terme, indiquant que le marché noir est autonome par rapport au marché officiel. Le chapitre 3 étudie les déterminants à long terme du taux de change effectif réel et la présence d'un déséquilibre du taux de change réel sur la période 1990-2016. Nous construisons un modèle empirique pour étudier le taux de change réel d'équilibre sur la base de l'hypothèse de "l'effet Balassa-Samuelson". Les résultats montrent qu'il existe une relation à long terme entre le taux de change effectif réel, la productivité relative et l'ouverture commerciale. En conclusion, dans la période étudiée, le marché monétaire est mince et sous-développé comme en témoignent les taux d'intérêt qui sont encore administrés et qui ne constituent pas un coût d'opportunité pour la détention de l'argent à long terme. En outre, les restrictions d'accès au marché officiel des changes et la rigidité du taux de change officiel font des devises étrangères une réserve de valeur pour se protéger de l'inflation. (...)