Thèse soutenue

Haroldo de Campos (1929-2003) et Henri Meschonnic (1932-2009) : transferts culturels et reprises à partir de Pound, Jakobson et Benjamin dans deux expériences de traduction biblique.

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Auteur / Autrice : Rafael Costa Mendes
Direction : Serge Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance le 10/11/2022
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Chiss
Examinateurs / Examinatrices : Serge Martin, Jean-Louis Chiss, Patricia Lavelle, Isabelle Poulin, Roberto Zular
Rapporteurs / Rapporteuses : Patricia Lavelle, Isabelle Poulin

Résumé

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Cette thèse étudie les expériences de traduction biblique de Henri Meschonnic (1932-2009) et de Haroldo de Campos (1929-2003). Elle tente d’évaluer comment la force du langage peut être à l’œuvre en traduction biblique et examine le transfert d’une telle expérience entre la France et le Brésil. En effet, ce transfert est symptomatique de la relation entre la pratique de la traduction et l’histoire de la poésie au XXe et XXIe siècle. Il révèle également les enjeux culturels qui permettent de transformer les expériences de la traduction et de la création dans deux pays qui ont entretenu une longue histoire de relation intellectuelle, souvent déséquilibrée. C’est pourquoi, d’un côté, Haroldo de Campos revendique la traduction à travers une identité décentrée comme opérateur de la pensée dans un pays culturellement non-hégémonique. De l’autre côté, Henri Meschonnic envisage la traduction comme décentrement pour répondre à la crise du sujet qui traverse la pensée européenne de son époque. Dans ce cadre et pour délimiter le champ d’étude du mouvement de transfert engagé dans les projets des deux poètes-traducteurs, nous suivrons au plus près trois auteurs de référence dont les réflexions ont nourri l’activité de traduction comme création poétique. Ezra Pound (1885-1972), Roman Jakobson (1896-1982) et Walter Benjamin (1892-1940) représentent successivement la place de la poétique moderniste, de la linguistique et de la philosophie en ce qui concerne l’activité de traduction biblique dans le nouveau contexte non-confessionnel du XXe siècle. Ainsi, ce sont les reprises de ces trois auteurs par Haroldo de Campos et par Henri Meschonnic qui deviendront le champ d’observation privilégié du transfert culturel et de leur expérience de traduction biblique. De telles reprises permettront de situer comment les aventures poétiques du dernier siècle aboutissent dans des projets expérimentaux de traduction de la Bible hébraïque.