Thèse en cours

Poétique de l'écoute : des expériences théâtrales en ateliers aux mouvements de la parole dans les œuvres de Didier-Georges Gabily et Kateb Yacine

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 08/06/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Charlotte Guennoc
Direction : Serge Martin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Inscription en doctorat le 25/11/2015
Soutenance le 08/06/2023
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)

Résumé

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Cette thèse propose d’interroger l’écoute comme notion poétique et critique. Elle articule une pratique et une poétique de l’écoute, l’hypothèse étant qu’il n’y aurait d’écoute sans une pratique de celle-ci par la voix. Elle associe l’expérience des ateliers de théâtre qui ont constitué son terrain de recherche, et un corpus d’œuvres théâtrales, romanesques et poétiques qui se concentre autour de deux auteurs, Kateb Yacine et Didier-Georges Gabily. La thèse cherche à y conceptualiser la notion d’écoute par celle des mouvements de la parole comme inventions de voix. Elle montre alors que l’écoute agit comme une intensification des énonciations pour faire œuvre de langage. Pour examiner les mouvements de la parole qui permettent une écoute critique des œuvres de Didier-Georges Gabily et Kateb Yacine, l’étude s’organise en deux temps. Une première partie, pratique et théorique, s’intéresse aux pratiques de la voix. D’une part, elle s’appuie sur des expériences de terrain qui ont permis la recherche en ateliers : le passage d’un théâtre de la parole à un théâtre des voix, qui constitue l’orientation décisive du travail pratique, s’y dessine. D’autre part, elle analyse un champ notionnel qui permet de penser la théâtralité et l’oralité des œuvres ainsi que la répétition comme forme et sens de l’écriture vocale afin d’aller vers une écoute de ce qui ne se voit pas : l’invu des œuvres. Une deuxième partie, poétique et critique, examine les deux mouvements de la parole que les pratiques de terrain ont permis de reconnaître : les ressassements et les reconstitutions. L’étude mène à lire les œuvres de Didier-Georges Gabily et Kateb Yacine comme des écritures ressassantes : elle regarde comment les reprises textuelles par lesquelles elles sont construites permettent une augmentation de l’écoute, et s’attache à faire entendre l’inentendu des œuvres. La thèse conduit ensuite à lire les œuvres comme des écritures reconstituantes : elle regarde comment la fragmentation ou l’éclatement dans chacune des deux œuvres du corpus construit leur continu spécifique et permet une intensification de l’écoute en dirigeant l’attention vers leurs malentendus propres. La recherche se clôt sur l’écoute d’une politique dans les œuvres et sur l’affirmation que l’écriture est cette écoute à la fois poétique, politique, critique et pratique, qui ne demande que de se poursuivre dans des lectures vocales la recommençant.