Thèse soutenue

Le libéralisme négatif : une réponse au problème de la justification du libéralisme politique

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Auteur / Autrice : Nicolai Abramovich
Direction : Stéphane Chauvier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 10/06/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Normes, Démocratie (Paris ; 2018-....)
Jury : Président / Présidente : Luc Foisneau
Examinateurs / Examinatrices : Gil Delannoi, Dominique Leydet, Paul Magnette
Rapporteurs / Rapporteuses : Gil Delannoi, Dominique Leydet

Mots clés

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Résumé

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Le libéralisme politique se présente comme un système cosmopolite et universalisable. Pourtant, au cours des dernières décennies, il a souvent été accusé d’imposer arbitrairement une conception morale particulière. Comment expliquer cette apparente contradiction ? Ce travail vise à déterminer si le caractère « libéral » est nécessaire, même s’il n’est pas suffisant, pour qu’une société soit juste ; ou s’il s’agit d’un attribut contingent. Il se demande donc s’il est possible d’universaliser les principes du libéralisme politique. La thèse défendue est que seule une justification via negationis de la liberté peut être universalisable. Pour démontrer cela, nous mettrons en lumière qu’il existe une distinction qualitative entre les justifications négatives, qui font appel à la valeur politique de la liberté en tant qu’instrument de limitation du pouvoir ; et les justifications positives qui font appel à sa valeur morale, en tant que bien humain. De même, nous défendrons deux arguments : a) un principe d’asymétrie du bien et du mal, selon lequel l’évitement du mal détient une priorité épistémique et morale sur la production du bien ; et b) l’idée que le summum malum peut avoir un statut absolu et universel. Comme le soutient Judith Shklar, ce souverain mal est la cruauté. Contrairement au summum bonum, le summum malum est indépendant des éthiques particulières. Le libéralisme doit alors prouver que sa configuration politique permet d’éviter ou de réduire le mal politique pour pouvoir donner un statut normatif et universalisable aux libertés individuelles. C’est la structure argumentative du libéralisme négatif.