Du sensible au spirituel : l'expérience de l'Extrême-Orient dans les œuvres poétiques de Paul Claudel
Auteur / Autrice : | Jiangyue Yu |
Direction : | Didier Alexandre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance le 15/05/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Observatoire de la vie littéraire (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Basch |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Collot, Yvan Daniel, Catherine Mayaux |
Mots clés
Résumé
Cette thèse présente l’expérience de l’Extrême-Orient que Claudel a vécue et a écrite dans ses œuvres poétiques pendant trois périodes successives: la période chinoise (1895-1909), la période japonaise (1921-1927), et la période post-japonaise (1927-1955). En tant que « poète catholique », Claudel prête plus attention que les autres écrivains-voyageurs français à toutes sortes de formes spirituelles manifestées dans l'univers chinois ou japonais. Cependant, sa quête du spirituel ne se borne pas à une réflexion métaphysique pure, mais se superpose toujours à une perception « physique », mobilisée lorsqu'il se promène dans le monde réel ou artistique de l’Extrême-Orient. Le « corps » y joue un rôle important et se présente comme un mode de connaissance privilégié, permettant à Claudel d’accéder à un monde d’altérité jusqu’alors inconnu pour lui. Étant donné les riches dimensions du «corps » qui constituent l’« expérience sensible » de Claudel en Extrême-Orient, nous divisons notre thèse en deux parties, selon deux volets principaux (le paysage et l’écriture) qui témoignent par excellence de la relation étroite mais complexe entre le corps et l’âme, entre le sensible et le spirituel chez cet explorateur de l’Asie. Dans la première partie consacrée à son expérience du paysage, notre attention est non seulement prêtée au cadre réel, aux multiples excursions que Claudel effectue dans les régions naturelles des deux pays, mais aussi au cadre littéraire et artistique, afin de révéler les inspirations qu’apporte la représentation extrême-orientale du paysage à sa création des nouvelles formes poétiques. Dans la deuxième partie, centrée sur son expérience de l’écriture,nous étudions respectivement sa perception de l’idéogramme chinois, sa pratique de la calligraphie orientale et son adaptation des petits poèmes chinois et japonais. Sous une perspective transculturelle et comparatiste, nous essayons de dégager les références chinoises et japonaises qui associent aussi étroitement l’expérience sensible à la compréhension du spirituel, afin de dévoiler dans quelle mesure Claudel s’éloigne ou s’inspire de ces sources de l’Autre et comment celles-ci l’amènent à enrichir son expression poétique et à réaliser sa vocation religieuse dans une création littéraire absolument originale.