Thèse soutenue

Les danses mongoles en héritage : performance et transmission du bii biêlgee et de la danse mongole scénique en Mongolie contemporaine

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Auteur / Autrice : Raphaël Blanchier
Direction : Michael Houseman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 22/06/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Laboratoire : Laboratoire d'anthropologie sociale (Paris ; 1960-...)
Jury : Président / Présidente : Jacques Legrand
Examinateurs / Examinatrices : Michael Houseman, Jacques Legrand, Georgiana Wierre-Gore, Caroline Humphrey, Charles Stépanoff, Christine Guillebaud, Gaëlle Lacaze
Rapporteurs / Rapporteuses : Georgiana Wierre-Gore, Caroline Humphrey

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Au croisement de l’anthropologie sociale et des arts du spectacle, cette thèse est consacrée à la transmission dans les danses mongoles en Mongolie contemporaine. En abordant l’étude de la performance dansée sous l’angle de la transmission, l’objectif principal de ce travail est de comprendre le rôle des danses dans l’engendrement d’un sentiment d’appartenance national. Dans cette perspective, la Mongolie constitue un terrain d’investigation particulièrement fécond. D’une part le bii bielgee, danse des Oirad (Mongols de l’ouest), inscrit au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO, est intimement associé, par ses évocations mimées, au mode de vie pastoral nomade. D’autre part, la « danse mongole scénique », qui en constitue la version professionnelle, donne à ces représentations stéréotypées une légitimité nationale et internationale. Mon analyse des gestes dansés ainsi que mon enquête sur les institutions, les réseaux et les pratiques de transmission et de performance montrent que l’efficacité des danses mongoles repose moins sur les représentations qu’elles véhiculent que sur les conditions relationnelles de leur performance. Les apprentissages formels et informels que j’ai observés, et auxquels j’ai parfois pu participer, visent moins la formation physique des danseurs que la sélection et la légitimation graduelle de ceux d’entre eux qui font montre d’un « talent » (av’yaas) remarquable à se produire en public. Au cœur des processus de transmission se trouve ainsi la distinction entre danseurs et non-danseurs. Capable, par son art de la performance, de susciter des modalités de participation spécifiques chez les spectateurs, le danseur apparaît alors comme un spécialiste quasi-rituel. Délégué du groupe dont il est l’émanation légitime, il déploie ainsi dans le même acte performatif la mise en danse de la culture mongole et la légitimation de celle-ci comme un des fondements de la « mongolité ».