Thèse soutenue

Entre la terreur et l’espoir : la construction de l’image du Mongol aux XIIIe et XIVe siècles

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Auteur / Autrice : Yikan Zheng
Direction : Giovanni Careri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 29/10/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Antoine Fabre
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Antoine Fabre, Jérémie Koering, Jun Li, Felicitas Schmieder

Résumé

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L’apparition de l’image du Mongol dans les peintures italiennes est un phénomène particulier et marginal aux XIIIe et XIVe siècles. Notre thèse s’interroge et analyse comment les artistes représentent cette nouvelle image de l’autre, si étrangère et siimpensable, et considère la formation et la transformation des images dans différents contextes. L’image du Mongol s’inscrit dans l’histoire transculturelle qui correspond à la période de la Pax Mongolica s’étendant entre 1250 et 1350. Après la conquête mongole, l’Empire mongol construisit une période de paix dans le vaste territoire de l’Eurasie. L’autorité mongole fit un grand effort pour faciliter les routes commerciales, elle construisit un réseau de routes qui permit aux marchands, ambassadeurs et missionnaires de circuler facilement entre l’Europe et l’Asie. A partir de ce moment, les figures mongoles, comme image d’altérité, pénètrent, d’une manière anachronique, dans les narrations évangéliques, comme l’Adoration des mages, la Crucifixion, la Pentecôte et la Résurrection. Elles ne jouent pas toujours un rôle péjoratif, mais changent leur image selon les contextes et les moments : elles ont été représentées comme Gog et Magog à la fin des temps, soldat partageant la tunique du Christ, spectateur et témoin devant le martyr et la Crucifixion, et rois orientaux adorant l’enfant Jésus. Tout cela constitue, dans une certaine mesure, une image oscillatoire qui crée une tension entre la terreur et l’espoir. Notre thèse tente de penser cette complexité du contexte dans la représentation de la figure mongole et dans ce processus, de démontrer comment l’image donne, à son tour, une visibilité des mentalités de la fin du Moyen Âge.