Autismes et socialisations alimentaires : particularités alimentaires des enfants avec un Trouble du Spectre de l'Autisme et ajustements parentaux pour y faire face
Auteur / Autrice : | Amandine Rochedy |
Direction : | Jean-Pierre Poulain, Jean-Philippe Raynaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 26/01/2017 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche Travail, organisation, pouvoir (Toulouse ; 1994-....) |
Jury : | Président / Présidente : François de Singly |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Poulain, Jean-Philippe Raynaud, Nicoletta Diasio, Claude Fischler, Stéphanie Mulot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicoletta Diasio, Claude Fischler |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse vise à apporter des éléments de compréhension sociologique des particularités alimentaires des enfants présentant des troubles autistiques. Ce sujet est encore peu étudié dans la littérature, alors même que les particularités alimentaires et les comportements problématiques à table associés aux troubles autistiques ont des conséquences sur la santé et la vie sociale de l’enfant ainsi que sur celles de l’entourage familial. À travers l’analyse d’entretiens avec des experts et des parents, de questionnaires, d’observations ethnographiques et de témoignages publiés de parents, ce travail observe les tensions qui jalonnent la construction du répertoire alimentaire. Sur un fonds biologique et psychologique commun, les analyses montrent comment l’écart autistique à la norme donne à voir des identités alimentaires qui se construisent et se diversifient au fil de l’âge et au gré des contextes. La thèse fait alors apparaître que des phénomènes, souvent identifiés comme spécifiques à la socialisation alimentaire en population autistique, relèvent en partie de déformations de la construction de la néophobie alimentaire et de son processus, au point qu’il soit nécessaire de parler de néophobies alimentaires au pluriel. L’alimentation particulière des enfants permet de souligner la dimension éminemment sociale du processus d’individualisation alimentaire. L’analyse des pratiques alimentaires spécifiques éclaire enfin la redéfinition des rôles et donne à voir les ajustements sociaux ainsi que le travail domestique, parental et de care pour y faire face. De la sorte, les perturbations liées aux troubles autistiques sont l’occasion d’observer les processus de néophobie sous un angle nouveau et de mettre au jour les enjeux individuels, familiaux, sociétaux et sanitaires de la socialisation alimentaire chez l’enfant.