Thèse soutenue

La réception de la matière de Bretagne aux XIIe-XIIIe siècles : Marie de France et ses contemporains

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Auteur / Autrice : Natalia Dolgorukova
Direction : Jacqueline Cerquiglini-Toulet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études médiévales
Date : Soutenance le 02/12/2017
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Institut mirovoj literatury imeni A. M. Gorʹkogo (Moscou, Russie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Etudes et édition de textes médiévaux (Paris ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Lefèvre
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Fritz, Yasmina Foehr-Janssens, Ludmilla Evdokimova

Résumé

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Les auteurs qui vivaient à la cour des Plantagenêt, créaient une sorte de mythe historique et culturel, appelé à contribuer à la consolidation politique et sociale de leur royaume. Les Lais de Marie s’inscrivent dans ce contexte. La première partie montre pourquoi et comment Marie s’adresse à l’œuvre historiographique de Wace. L’influence de cet écrivain transparaît incontestablement dans l’œuvre de Marie et il n’est pas impossible que son projet littéraire, consistant à créer un recueil des douze lais, puisse être inspiré par la chronique de l’historiographe. La seconde partie dégage de nombreux liens intertextuels entre Marie et Chrétien de Troyes. Les contes d’origine celtique portant sur les transformations des personnes en animaux, « métamorphoses bretonnes », furent aux yeux de Marie une sorte de version des Métamorphoses antiques, un monument littéraire adapté par le jeune Chrétien. Celui-ci n’hésitait pas à faire dans ses romans des allusions plus au moins claires aux lais. La troisième partie étudie les notions-clés de la poésie des troubadours, ainsi que certains genres de la lyrique provençale qui auraient pu influencer les Lais. La quatrième partie met en lumière l’aspect parodique de la réception de la matière bretonne, ainsi que des lais de Marie par les auteurs anonymes. Marie transforme radicalement le statut culturel et littéraire des contes bretons, en imprégnant leurs adaptations françaises des réminiscences des écrits créés par ses contemporains et en ennoblissant les personnages conformément à la nouvelle morale de la société courtoise. Le genre de lai acquiert des contours précis, le chronotope breton se fixe en tant qu’élément essentiel du lai.