Thèse soutenue

Nicolas Poussin, lecteur des Anciens.

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Auteur / Autrice : Jean-Louis Hourquet
Direction : Jean-Michel Fontanier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française et francophone
Date : Soutenance le 22/01/2016
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016)
Jury : Président / Présidente : Marianne Cojannot-Le Blanc
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Henry Frangne
Rapporteurs / Rapporteuses : Marianne Grivel, Jean-Christophe Bardout

Résumé

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« Lisez l’histoire et le tableau » : telle est l’invitation formulée par Poussin à l’adresse d’un de ses commanditaires, etqui d’une certaine manière consacre d’emblée le bien-fondé d’une approche iconologique de ses oeuvres. Et l’artisted’affirmer ailleurs que « la nouveauté dans la peinture ne consiste pas surtout dans un sujet non encore vu, mais dans labonne et nouvelle disposition et expression, et [qu’] ainsi de commun et vieux, le sujet devient singulier et neuf ».S’agissant cependant de la part cruciale de l’inspiration de ce peintre savant que représente la transposition des auteursclassiques, nous avons constaté que ses modalités n’avaient guère retenu l’attention de la critique. Nous avons donctenté de saisir, pour reprendre les mots de Poussin, ce qui fait la nouveauté et la singularité de la manière dont il traite sesapports littéraires. Il est ainsi apparu que le parti qu’il en tire, bien moins illustratif que d’ordre herméneutique, exige uneparticipation active du spectateur, en l’occurrence invité à déceler dans ses tableaux les rapports secrets qui s’y trouvent suggérés entre plusieurs passages d’une même oeuvre, voire entre le texte ancien apparemment figuré et tel autre, le cas échéant d’un auteur cette fois moderne. Une telle conception de sa pratique culmine dans le recours à un dispositif tout aussi ignoré de la critique, alors qu’il apparaît on ne peut plus caractéristique de l’art de Poussin : l’équivoque visuelle. Nous y percevons en dernier recours l’héritage du tableau à énigme cher aux collèges jésuites, et par là l’une des nombreuses marques que contient son oeuvre de la culture propre aux membres de la Compagnie.