Thèse soutenue

Remonter le fleuve de l’empirisme : Louis Jouvet, le comédien et le personnage de théâtre dans les leçons au Conservatoire (1939-1940 ; 1947-1951)

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Auteur / Autrice : Ève Mascarau
Direction : Jean-Louis Besson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 19/11/2016
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Christian Biet
Examinateurs / Examinatrices : Christian Biet, Marion Chénetier, Marco Consolini, Joël Huthwohl, Jean-Loup Rivière
Rapporteurs / Rapporteuses : Marion Chénetier, Marco Consolini

Résumé

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Louis Jouvet a toute sa vie écrit et pensé l’art dramatique, s’essayant à tous les métiers du théâtre, depuis ses débuts en tant que régisseur jusqu’à ses expériences de metteur en scène et bien évidemment d’acteur. Dans ses leçons au Conservatoire, données de 1934 à 1940 puis de 1947 à 1951, il tente de mettre en mots, pour ses élèves, le « mystère » du théâtre, qui ne vit que dans l’instant du jeu et se dérobe sitôt celui-ci terminé. Il construit pour ce faire un édifice mental dont les personnages sont le cœur. Venus visiter les auteurs dramatiques véritables au moment de l’écriture, ils sont ceux dont l’acteur, s’il veut devenir comédien et parvenir à la désincarnation, doit se mettre en quête. Afin de comprendre comment Jouvet invente une logique qui lui permet à la fois de transmettre le fruit de son expérience et de maintenir l’énigme, nous avons procédé à une analyse systématique des classes. De celle-ci émerge non une « méthode » ou un « système » Jouvet mais une pensée moins contradictoire qu’il n’y paraît, portée par un vocabulaire inlassablement repris et d’où émergent de fortes constantes. La première partie de la thèse analyse la pensée générale du théâtre selon Jouvet et la place décisive qu’il accorde aux personnages, de façon à comprendre comment il situe son rôle d’enseignant du premier XXe siècle. La deuxième reprend et développe les différents modes d’approche des personnages dramatiques, selon leur genre, leur auteur et leur type. La troisième envisage plus spécifiquement le temps de la rencontre, dans le jeu, entre le comédien et le personnage, dans une redéfinition du Paradoxe de Diderot, dont Jouvet repense les termes selon la logique poético-mystique qu’il échaffaude.