Thèse soutenue

​Une délicate rencontre entre savoirs autochtones et « experts » : enjeux des politiques interculturelles dans le domaine de la prévention de la violence à l’égard des femmes kichwa en Amazonie équatorienne

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Auteur / Autrice : Marie-Laure Schick
Direction : Jean-Pierre ChaumeilIlario Rossi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance le 08/10/2015
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Université de Lausanne. Faculté des sciences sociales et politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Philippe Erikson
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Chaumeil, Ilario Rossi, Philippe Erikson, Véronique Mottier, David Dumoulin Kervran, Andrea-Luz Gutierrez-Choquevilca
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Erikson, Véronique Mottier

Résumé

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Cette thèse porte sur l’élaboration et la mise en pratique de politiques interculturelles dans le champ de la santé internationale, en se basant sur une ethnographie d’un programme de prévention de la violence de genre dans le canton de Loreto, en Amazonie équatorienne, mis en place par la Croix-Rouge suisse et aujourd’hui géré de concert avec l’Etat équatorien et une organisation kichwa locale. Suivant une approche qui fait varier les échelles d’analyses pour articuler le niveau local, national et international, elle met en évidence les lieux d’intersection et les hiatus entre l’idéal d’interculturalité tel qu’il est conçu « par le haut » et les pratiques qui sont mises en oeuvre au quotidien par des professionnels de la santé et du développement métis équatoriens. Elle révèle ainsi qu’au-delà de l’idéal du respect des « différences culturelles autochtones » et de la symétrie entre les « cultures », les discours et les pratiques de ces professionnels consistent en une entreprise de normalisation et de moralisation des comportements des destinataires kichwa en matière de rapports de genre. Pour affiner ces analyses et dépasser une approche critique de la santé publique, cette thèse explore également les représentations et les pratiques des destinataires – femmes agents de santé et « bénéficiaires » kichwa du programme – en matière de violence et de rapports de genre. Elle montre ainsi que le transfert de normes et de valeurs via la santé publique fait l’objet de multiples processus d’appropriations, et explore les différentes d’interprétations, de négociations et d’instrumentalisations de la part des destinataires, tant au niveau individuel que collectif.