« Ce maître mystérieux » : la construction littéraire du mythe de Beethoven sous la Troisième République
Auteur / Autrice : | Marie Gaboriaud |
Direction : | Didier Alexandre, Paul Geyer, Michela Landi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance le 26/11/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität (Bonn, Allemagne), Università degli Studi di Firenze |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pascal Dethurens |
Examinateurs / Examinatrices : Timothée Picard, Emmanuel Reibel |
Résumé
La Troisième République a « mystifié » Beethoven. Elle en a fait un personnage de fiction, et l'a intégré au canon républicain français, en le dotant de toutes les valeurs morales et idéologiques qui fondent alors la construction de l'identité nationale. Ce travail vise à mettre en lumière le corpus particulier qui a contribué à la formation de ce mythe, en partie héritier du romantisme, mais aussi éminemment moderne. La critique musicale, la biographie, le roman, le théâtre, l'édition de vulgarisation et l'édition pédagogique sur Beethoven forment un ensemble organique, qui contribue au même but : la glorification du musicien de Bonn. Son image devient alors un matériau littéraire qui va former une véritable littérature beethovénienne, ainsi qu'une poétique, marquées par les emprunts multiples à l'épopée, à l'hagiographie, au roman-feuilleton, au roman picaresque et au drame bourgeois notamment. Cet ensemble composite tend pourtant à la standardisation, dans la mesure où se figent des motifs et des récits-types. Tout ceci contribue à faire de Beethoven le « héros de la conscience moderne ». L'idéologie républicaine l'élève comme figure d'identification et d'édification morale au même titre que les « classiques », de sorte que les intellectuels de l'entre-deux-guerres feront de ce nom un outil de sauvegarde des valeurs humanistes, face à la montée des périls.