Thèse soutenue

Trois essais sur la responsabilité sociale des entreprises, les hommes d'affaires-politiciens et la corruption

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Auteur / Autrice : Dina Mohamed Kamal Kassab
Direction : Mireille Chiroleu-AssoulinePierre Fleckinger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 17/12/2015
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....)
Laboratoire : Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Philippe Tropeano
Examinateurs / Examinatrices : Mireille Chiroleu-Assouline, Pierre Fleckinger, Ariane Lambert-Mogiliansky
Rapporteurs / Rapporteuses : Vianney Dequiedt, Stefan Ambec

Résumé

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Qu'est-ce que la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et peut-elle être induite par la demande ? Le fait de fournir un bien public est-il rentable pour les entreprises ou ces biens devraient-ils être exclusivement fournis par l’État ? Les produits verts sont-ils excessivement chers et devraient-ils être taxés ? Une fois la taxe imposée, qui seront les bénéficiaires et qui paiera effectivement la taxe ? En quoi les résultats dépendent-ils de la complémentarité ou substituabilité entre l'investissement en RSE en question et le bien public fourni par l’État ? Le chapitre 1 de cette dissertation répond à ces questions et crée un cadre conceptuel pour approfondir l'analyse, dans les chapitres suivants, de la RSE en tant que pratique désirable par laquelle les entreprises fournissent un bien public à côté du bien privé qu'elles produisent. Une des questions qui émergent de l'analyse est le besoin d'identifier et d'explorer une nouvelle forme de dichotomie qui est l'arbitrage entre la fourniture du bien public par le marché via la RSE et sa fourniture à travers l’État. Cette question est très intéressante dans le cas des pays en développement, mais aussi des pays développés, où les entreprises ont des liens politiques importants. Le chapitre 2 montre que les entreprises ayant des liens politiques - ou, dans le cas extrême, les hommes d'affaire-politiciens - sont en mesure d'influencer le gouvernement pour réduire le niveau de bien public qu'il fournit afin de maximiser le rendement réputationnel de leur investissement en RSE. Le mécanisme est le suivant. Un niveau de bien public insuffisant fourni par l'Etat offre des gains politiques importants pour les firmes qui contribuent à ce bien à travers leurs activités de RSE pour corriger la défaillance de l’État. Les consommateurs se méfient alors des vraies motivations des entreprises derrière ces activités, elles pourraient résulter de leur bienfaisance mais aussi de leur cupidité politique. Toutefois, comme toutes les entreprises, y compris les plus bienfaisantes et les plus opportunistes, participent, le fait qu'affaires et politique interfèrent ne détériore pas la réputation des participants à la RSE puisque ces gains politiques sont tellement importants que tout le monde s'y engage. La corruption devient socialement acceptable dans le sens où elle n'est pas sanctionnée en termes de réputation. Le chapitre 3 fournit une explication stratégique du phénomène de la corruption devenant épidémique dans une économie. Il explique pourquoi la corruption, sous forme de prise de pot-de-vin, peut se répandre entre les différentes agences du gouvernement sous le simple effet de l'interdépendance de leurs efforts.