De la cognition esthétique à l'esthétique cognitive : une étude généalogique

• Auteur / Autrice : Ancuta-Maria Mortu
• Direction : Jean-Marie Schaeffer
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Esthétique
• Date : Soutenance en 2015
• Etablissement(s) : Paris, EHESS
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sur les arts et le langage (Paris)
• Jury : Président / Présidente : Jérôme Dokic
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Laurent Jaffro, Pierre Livet, Bence Nanay

Mots clés

Mots clés contrôlés

Plaisir (morale)

Intentionnalité (psychologie)

Information

Psychologie

Cognition

Esthétique

Mots clés libres

Multisensorialité

Attention

Résumé

Ce travail a pour objectif de dresser une généalogie de la cognition en tant que partie prenante de l'expérience esthétique, domaine qui se ne cesse de se constituer depuis la naissance de la discipline elle-même. L'hypothèse que nous défendons est que l'expérience esthétique, comme toute expérience ordinaire, est un processus de traitement de l'information qui se caractérise par une dynamique susceptible d'être comprise avec les outils de la psychologie cognitive. Parmi les questions qui sont posées au fil de ce travail, dont les enjeux se situent également à l'échelle de l'esthétique philosophique et de l'histoire des idées, les principales peuvent être formulées comme suit : quels sont les processus de traitement qui participent de l'expérience esthétique ? Comment est-ce que l'information a modifié la compréhension traditionnelle de l'expérience esthétique ? Que nous apprend-t-elle de plus sur la phénoménologie de ce type d'expérience ? La thèse est organisée en deux parties, dont la première porte essentiellement sur l'archéologie de la présence de la cognition au sein du discours esthétique, notamment au siècle des Lumières et à l'époque de la naissance officielle de la psychologie expérimentale, tandis que la seconde repose sur l'examen de la structure architecturale des modèles esthétiques informationnels qui se développent à partir de la seconde moitié du vingtième siècle. L'approche généalogique que nous privilégions permet de mettre en valeur la continuité des problèmes qui touchent aux constantes de l'esprit humain manifestées dans les conduites esthétiques.

The purpose of this thesis is to draw a genealogy of cognition as a constitutive part of aesthetic experience, considering that this field has been developing ever since the birth of the discipline of aesthetics itself. More specifically, we argue that aesthetic experience, as any ordinary experience, is an information-processing activity whose dynamics car be accounted for by using the conceptual tools of cognitive psychology. The main questions that we ask throughout this work, that also concern the philosophical aesthetics as well as the history of ideas, are the following : what are the informational processes involved in aesthetic experience ? In what respect did the concept of information modify the classical approaches to aesthetic experience ? In what way does it contribute to understanding the phenomenology of this particular type of experience ? In order to give an answer to these questions, we have organized this work into two parts : Part I deals with the archeology or the prehistory of cognition and its presence in aesthetic discourse, namely in the enlightenment period and at the birth of experimental psychology, while Part II comprises a close analysis of the architectural structure of informational aesthetic models that are being developed starting with the second half of the twentieth century. The genealogical approach that we favor allows us to emphasize the continuing relevance of questions related to invariants of mental reality engaged in aesthetic encounters.