Le rôle de l'accessibilité en mémoire dans la réutilisation des références en dialogue collaboratif : Contribution à l'étude du dialogue humain-humain et humain-système
Auteur / Autrice : | Dominique Knutsen |
Direction : | Ludovic Le Bigot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 06/11/2014 |
Etablissement(s) : | Poitiers |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, comportements, langage(s) (Poitiers ; 2009-2018) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Recherches en psychopathologie. nouveaux symptômes et lien social (Rennes) |
faculte : Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts | |
Jury : | Président / Présidente : Michel Fayol |
Examinateurs / Examinatrices : Ludovic Le Bigot, Olivier Pietquin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Adrian Bangerter, François-Xavier Alario |
Résumé
En dialogue humain-humain et humain-système, le terrain commun (constitué des informations que les locuteurs ont conscience de partager ; Clark & Marshall, 1981) sert de base à la production de références adaptées au partenaire (Isaacs & Clark, 1987 ; Powers et al., 2005). La production des références appartenant au terrain commun dépend de leur accessibilité en mémoire pour chaque partenaire : plus une référence est accessible, plus elle est susceptible d'être produite (Horton & Gerrig, 2005a, 2005b). En ce sens, la production de références appartenant au terrain commun fait l'objet d'un biais égocentrique, étant donné qu'elle reflète principalement l'état mental du partenaire produisant les références (Barr & Keysar, 2002 ; Keysar, 1997). L'objectif de la thèse est de montrer que l'accessibilité en mémoire des références du terrain commun influence non seulement l'adaptation à autrui, mais aussi la réutilisation des références, c'est-à-dire la production de références après leur intégration au terrain commun par les partenaires. Cinq expériences ont été réalisées en vue de caractériser la réutilisation des références en dialogue humain-humain et humain-système. Il s'agit également d'isoler les facteurs linguistiques et non-linguistiques susceptibles d'influencer l'accessibilité en mémoire des références appartenant au terrain commun. Les résultats ont confirmé que la réutilisation pendant le dialogue fait l'objet d'un biais égocentrique. La production par soi et par autrui au moment où les références sont intégrées au terrain commun constitue un déterminant important du niveau d'accessibilité de ces références. Par ailleurs, le niveau d'accessibilité des références varie au long de l'interaction. Sur la base de ces résultats, un nouveau modèle théorique est développé en vue de rendre compte du dialogue de manière dynamique. Les implications pour le dialogue humain-humain et humain-système sont discutées.