Thèse soutenue

Veuve Clicquot , une grande maison de Champagne face à la conjoncture, management et gestion financière, 1900-1939

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Auteur / Autrice : Jean-François Cartonnet
Direction : Dominique Barjot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire économique
Date : Soutenance le 18/12/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Claude Daumas
Examinateurs / Examinatrices : Michel-Pierre Chélini, Michel Hau, Yannick Lemarchand, Marc Nikitin

Résumé

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La pérennité de la maison Veuve Clicquot parmi les grands noms du champagne depuis plus de deux siècles n’est pas l’effet du hasard. Elle est le fruit de la résilience d’une entreprise familiale dotée d’une vision inscrite dans la durée, d’un dynamisme entrepreneurial doublé de prudence patrimoniale, attachée à des rapports sociaux de type paternaliste avec son personnel. Entreprise mondialisée depuis son origine, elle a su très tôt combiner le capital, le marché, l’outil de production, le travail, et conserver sa cohérence. De 1900 à 1939 ses conditions de fonctionnement sont profondément modifiées. Si la Belle Epoque offre un environnement de stabilité, bien qu’entamé par la crise du phylloxéra, l’après-guerre se caractérise par les dommages de guerre, les convulsions des prix et des changes, la crise de 1929, les grèves de 1936 et 1937. Cependant l’entreprise parvient à perpétuer sa stratégie d’expansion en harmonie avec le marché haut de gamme du champagne de qualité. La Maison fait face avec succès aux aléas de la conjoncture, et offre une leçon de modernité. Elle adapte ses prix à l’instabilité monétaire, encadre et dynamise son réseau d’agents distributeurs. Elle pratique une politique agressive d’achats de raisins et de vins faits pour faire face à la demande, développe et modernise ses capacités de production. Une politique sociale généreuse fidélise employés et ouvriers. La succession des générations s’organise dans le consensus familial. Une forte profitabilité nourrit l’autofinancement, conforté par les prêts consentis par les associés, et assure à la famille dividendes, intérêts et gains potentiels en capital. Une structure financière saine et équilibrée assure la pérennité de l’entreprise, même aux pires moments.