Thèse soutenue

Le sujet poétique au coeur de la narration dans les poemetti de Pascoli : les voix dans le discours poétique

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Auteur / Autrice : Olivia Galisson
Direction : Jean-Charles Vegliante
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études italiennes
Date : Soutenance le 01/12/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Les Cultures de l'Europe méditerranéenne occidentale (Paris)
Jury : Président / Présidente : Yannick Gouchan
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Charles Vegliante, Yannick Gouchan, Maria Pia De Paulis-Dalembert, Arnaldo Soldani

Résumé

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Cette thèse se propose d’étudier l’énonciation poétique dans les Poemetti de Giovanni Pascoli. Dans le cadre d’une poésie narrative qui ménage une très large part au discours rapporté, multipliant ainsi les sujets de l’énonciation, le sujet poétique se constitue dans une polyphonie qui, loin d’être l’apanage du roman, interroge aussi bien les formes de narration traditionnelles que le modèle monologique lyrique. Alors que les voix qui traversent ses recueils les plus étudiés, Myricae et Canti di Castelvecchio, participent au développement d’une réflexion métalinguistique comme en témoigne le titre de l’essai fondateur de G. Contini, « Il linguaggio di Pascoli », les voix présentes dans les Poemetti attirent l’attention sur la fonction métadiscursive de la poésie. C’est en s’inscrivant dans un discours partagé et collectif que le sujet biographique et allégorique peut se constituer et échapper au sentiment d’égarement et de solitude qui le définit. Le sujet cherche alors dans la collectivité des voix familiales ou communautaires, locales ou nationales, une réponse au sentiment d’exclusion qui l’habite, en particulier dans la communauté familiale autarcique et idéale du « roman géorgique ». Parler de polyphonie ou d’une forme de dialogisme dans le cadre d’un epos ou dans celui d’une poésie lyrique pourrait paraître paradoxal. L’epos reposerait en effet sur une vision du monde commune aux personnages, au narrateur, et au lecteur. Le lyrisme se fonderait sur l’expression d’une subjectivité individuelle et intime. C’est sans compter sur la volonté de Pascoli de faire de sa voix poétique un point d’orgue entre l’individuel et le collectif. Il veut en effet s’adresser à tous, jusque dans sa poésie autobiographique. La polyphonie qui traduit le rapport que le sujet individuel entretient avec le collectif définit le sujet comme étant toujours et déjà pluriel. Le poète invente alors avec le poemetto un genre novateur qui mêle à la narration d’une histoire commune propre à l’epos, la mise en question de la subjectivité propre au lyrisme.