Thèse soutenue

Tradition et modernité : étude des tragédies de Voltaire

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Auteur / Autrice : Naoki Shibuya
Direction : Jacques Berchtold
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française et francophone
Date : Soutenance le 10/01/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Formes et idées de la Renaissance aux Lumières (2005-... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Sermain
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Berchtold, Jean-Paul Sermain, Pierre Frantz, Olivier Ferret

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Voltaire a-t-il été rénovateur ou défenseur du classicisme ? Bien qu’il l’appréciât, il s’opposait à l’introduction de la galanterie qui était la tradition classique. Car, pour lui, la puissance de la tragédie, c’était d’inspirer la crainte et la pitié afin d’instruire les hommes. À ses yeux, la galanterie ne pouvait qu’affaiblir le rôle éducatif de la tragédie. Ainsi, il a tenté d’instruire dans le théâtre français des scènes qui inspirent la terreur, tout en respectant la bienséance du classicisme. Pour ce qui est de la pitié, il a mis en avant l’importance des liens familiaux ; les liens du sang font entendre la voix de la nature. Cela nous amène à la question de la nature humaine. En réalité, Voltaire avait confiance en la nature de l’homme, tout en soutenant l’empirisme. De là, une contradiction apparaît. Si l’homme est façonné par son environnement, il y a des cas où il se dénature et commet un crime. Voltaire pensait plutôt que l’homme était originellement l’être faible qui commit la faute. Alors, le crime s’unit à la nature humaine. Cependant, il croyait malgré tout à la bonté de l’homme car ce dernier possède la capacité de se régénérer. C’est là qu’intervient la force du remords. Pour Voltaire, ce sentiment est une des composantes de la vertu gravée dans la nature humaine. Même si un mortel commet un crime, il peut se régénérer grâce au remords. L’être humain, selon lui, résulte de sa nature bonne et l’empirisme. Voltaire a tenté jusqu’à sa mort d’être à la fois dramaturge et philosophe afin de mettre en lumière le rapport de la vertu et de la régénération. Pensant toujours à éduquer l’homme, tantôt il défend la tradition classique, tantôt il introduit de la modernité dans le classicisme. Toutefois, pour lui, moderniser la tradition classique était un moyen de la conserver, non pas de la détruire. En effet, il pensait que la tragédie classique était la plus efficace manière d’éduquer les hommes. La tragédie voltairienne, c’est donc l’intégration de la modernité à la tradition du classicisme.