Jinsuo ji (La Cangue d’or) et ses métamorphoses : réécriture, auto-traduction/écriture bilingue et adaptation d’Eileen Chang (1920-1995)
Auteur / Autrice : | Tan-Ying Chou |
Direction : | Isabelle Rabut |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures et civilisations |
Date : | Soutenance le 26/09/2014 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Rabut, Angel Pino, Yinde Zhang, Vincent Durand-Dastès |
Rapporteurs / Rapporteuses : Angel Pino, Yinde Zhang |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse traite des métamorphoses de Jinsuo ji, roman d’Eileen Chang publié à Shanghai en 1943. Il s’agit d’abord d’une double réécriture translingue par l’écrivaine elle-même, exilée aux États-Unis depuis 1955. L’analyse des procédés de réécriture dans ces deux romans jumeaux, l’un en anglais intitulé The Rouge of the North (1967), l’autre en chinois Yuannü (1966), permet de faire la lumière sur les stratégies d’écriture bilingue et l’évolution stylistique de l’auteur face à deux lectorats distincts. En 1971, l’auto-traduction stricto sensu de Jinsuo ji est parue sous le titre The Golden Cangue. La publication de cette version littéralisante dans le cercle universitaire américain nous conduit à nous interroger par ailleurs sur l’identité d’une œuvre et sur le statut littéraire de sa traduction, auctoriale ou non. Cela nous permet d’une part de proposer un autre regard sur la réception inégale des écrits d’Eileen Chang en deux langues, et d’autre part, de percevoir, à travers son exemple, un espace « trans-littéraire » qui reste à construire via la traduction, afin qu’une œuvre littéraire puisse entrer en contact avec un nouveau public et dévoiler ainsi sa pluralité. En suivant ce trajet vers l’autre, nos réflexions se prolongent jusqu’aux réécritures non auctoriales de Jinsuo ji. Depuis les années 1980, l’œuvre s’est métamorphosée dans le monde sinophone en film, pièce de théâtre, opéra chinois et série télévisée : ces dernières métamorphoses ne traduisent pas seulement l’engouement toujours vif du public sinophone pour les œuvres d’Eileen Chang, mais elles nous permettent aussi d'observer l’image en devenir de l’écrivaine au fil de leurs réceptions différentes.