Thèse soutenue

Éthique et poétique de l’évolution dans l’oeuvre de Philippe Jaccottet

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Auteur / Autrice : Imen Gmar
Direction : Robert Steward Edward Pickering
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et litteratures francaises
Date : Soutenance le 05/12/2014
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, France)
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Dubost
Examinateurs / Examinatrices : Éric Lysøe
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Chelebourg, Sylvie Brodziak

Résumé

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L’éthique et poétique de l’évolution qui est au centre de cette recherche, s’impose comme une loi native du processus de la création artistique. Elle est en effet, une « origine obligée » pour les justes survie et évolution de la voix poétique. Cette loi se fonde sur le « Rien » (qui est le savoir initiatique commun de la certitude de l’ignorance et de la vérité de la limite et de l’illimité que l’homme doit nécessairement attester dans l’instant central de l’évolution de l’esprit, afin de maintenir la survie et l’évolution de sa quête du savoir. Philippe Jaccottet définit d’emblée ce Rien comme étant le point de départ imposé de sa voix poétique dans son expérience du savoir et de la connaissance qui se mène aussi nécessairement par l’outil de recherche natif du doute et de l’incertitude : « L’incertitude est le moteur » La constante restitution du Rien se définit donc ainsi comme une nécessité vitale aux justes survie et évolution de l’oeuvre et comme une éthique de l’activité poétique et de recherche : « c’était pourtant comme la lampe sur la table avec le pain »L’expérience du savoir, en tant qu’activité vitale, détermine donc d’emblée le juste statut de -témoin de ce savoir- du poète et de l’homme. Le processus ou procès de la recherche se définissent donc ainsi en essence comme une affaire de justesse de témoignage et de justice à rendre au savoir. En effet, le lecteur en quête du savoir se retrouve face à différents témoignages véridiques et mensongers de ce savoir et face à la nécessaire activité d’épuration du paysage artistique de tout ce qui est nuisible à ses justes survie et évolution : « La difficulté n’est pas d’écrire, mais de vivre de telle manière que l’écrit naisse naturellement […] Poésie comme épanouissement, floraison, ou rien. Tout l’art du monde ne saurait dissimuler ce rien » Afin d’être un lecteur averti, le « Laveur de vaisselle » doit constamment faire sa propre expérience du savoir, ce qui est pour son esprit l’unique garant de sa juste survie et évolution et de son existence: « Je marche faute de lieu, je parle faute de savoir, preuve que je ne suis pas encore mort […] Toute poésie est la voix donnée à la mort »