Thèse soutenue

La correspondance sur la tragédie entre Lessing, Mendelssohn et Nicolai. Contribution à une genèse de l’esthétique allemande

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Auteur / Autrice : Nicolas Rialland
Direction : Jacqueline LichtensteinGérard Raulet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 16/11/2013
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Michèle Cohen-Halimi
Examinateurs / Examinatrices : Jacqueline Lichtenstein, Gérard Raulet, Daniel Dumouchel, Stefanie Buchenau

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail prend pour objet la correspondance sur la tragédie échangée par Lessing, Mendelssohn et Nicolai entre 1755 et 1757 selon une double approche. Un volume propose une traduction intégrale des lettres, accompagnées de textes qui en permettent une meilleure contextualisation. Un autre volume en établit une première interprétation, afin de la situer dans la genèse de l’esthétique philosophique en Allemagne. Il s’appuie donc sur une thèse liminaire : l’esthétique n’est pas d’abord une doctrine, mais le résultat, dans le milieu philosophique, du grand mouvement de constitution du système des arts qui traverse l’Europe au XVIIIe siècle. Il montre comment, en se rapportant chaque fois de manière différente à l’héritage baumgartenien et à la théorie de l’art française, chaque auteur se détache de la poétique classique de Gottsched qui constitue la référence intellectuelle en Allemagne à cette période. Abandonnant toute stratégie de légitimation du genre, Nicolai développe une approche critique, qui fait valoir l’autonomie du champ littéraire dans la détermination des règles d’écriture de la tragédie et en réfute toute fonction morale. Lessing, en revanche, développe une approche poétique et critique renouvelée, qui veut défendre à la fois l’autonomie du champ littéraire et l’utilité morale de la tragédie. Elle implique de redéfinir la pitié de manière inédite, puis finalement la nature de la moralité. Mendelssohn, enfin, défend contre Lessing une perspective esthétique : l’autonomie du champ et son absence d’ambition morale. Il en établit alors la légitimité grâce à la notion de plaisir esthétique, plus élevé en dignité que le plaisir sensible car intellectuel.