Thèse soutenue

"Son corps déchiqueté " : les genres à l’œuvre dans le mythe d’Orphée au XXème siècle

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Auteur / Autrice : Barunka Hauptmann
Direction : Danièle Chauvin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française et comparée
Date : Soutenance le 25/06/2013
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Élisabeth Rallo Ditche
Examinateurs / Examinatrices : Danièle Chauvin, Juliette Vion-Dury, Bernard Franco

Mots clés

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Résumé

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La fascination exercée par le mythe d’Orphée sur des artistes, des écrivains, des musiciens et des poètes semble pérenne. Comme toujours, au vingtième siècle des auteurs reviennent aux personnages mythiques d’Orphée et d’Eurydice. En 1914, un jeune poète italien nommé Dino Campana compose Canti Orfici (Chants Orphiques), un recueil de poèmes uniques. En 1926, une pièce de théâtre, Orphée, est composée et montée par un artiste français remarquable : Jean Cocteau, qui voyait l’interprétation contemporaine du poète inspiré et de lui-même dans ce sujet. Il reprend le mythe une fois de plus dans un de ses grands films, Orphée, en 1950. Une femme écrivain belge, Marguerite Yourcenar compose un roman, La Nouvelle Eurydice qui est publié en 1931 et en 1991. Auteur portoricaine de nombreuses œuvres critiques, Iris M. Zavala a écrit un roman théorique, El sueño del amor (Le rêve de l’amour) en 1998. L’histoire et le mythologique s’entrecroisent dans ce roman polyphonique. Elle ressuscite ce mythe pour parler des préoccupations aux Caraïbes et de son écriture afin de détacher Eurydice du récit mythique. La comparaison de ces textes soigneusement choisis et placés ensemble, bien que l’on n’en a pas l’habitude, serait intéressante et complémenterait des recherches antérieures dont elle profiterait. Cette étude comparatiste se propose alors de mettre en valeur le genre par l’explication et la révelation de différences et similarités importantes entre ces visions variées du mythe d’Orphée pour dévoiler la richesse de ces textes inspirés par la mythologie grecque qui par conséquent prouve celle d’Orphée et Eurydice, qui retentissent toujours dans une variété de genres artistiques de nos jours car ils nous communiquent encore. L’écho du mythe d’Orphée suggère finalement qu’il y a une conversation entre le mythe et l’auteur qui s’inspire et expire la création d’un texte racontant une histoire à la fois ancienne et moderne. Nous allons traiter en premier temps les anciennes versions du mythe pour voir les images d’Orphée qui se trouvent dans les légendes et la mythologie grecques. Il faut donc exposer graduellement des éléments importants des narrations où figurent Orphée et/ou Eurydice de façons différentes dépendant de la version de l’histoire du chantre de Thrace. Cela nous permettra ensuite de regarder la ressuscitation de l’intérêt pour le mythe d’Orphée pendant le XXe siècle. Les éléments mythiques permanents et modifiés seront regardés attentivement par ces réinterprètes avec le but de montrer leur rôle sur le sens du mythe. Ceci faisant que nous cherchons à voir comment le sens du mythe est modifié en accord avec le genre du texte et le genre sexuel des auteurs de ces variations. Cette étude cherche à démontrer la valeur du genre qui par conséquence dévoile les raisons pour lesquelles certains réinterprètes s’identifient au chantre Orphée tandis que d’autres réinterprètes s’approprient Eurydice tout en ayant le même but de faire renaître ces personnages mythiques pour nous enchanter et inspirer avec leur voix éternelle. Nous proposons donc de compléter l’étude du mythe en suivant de près ces variations à travers l’objectif de notre hypothèse cherchant à enrichir aussi bien que inspirer les multiples recherches qui continuent même au delà du XXe siècle de regarder en arrière le mythe du chantre Orphée et de la nymphe Eurydice.