Thèse soutenue

L'évolution du bislama écrit

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Auteur / Autrice : Cendrine Jarraud
Direction : Ross ClarkBernard Rigo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cultures et Langues Régionales
Date : Soutenance le 10/07/2013
Etablissement(s) : Nouvelle Calédonie en cotutelle avec University of Auckland
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale du Pacifique (Faaa)

Mots clés

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Résumé

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Le Vanuatu (anciennement Condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides) est une république indépendante depuis 1980. Située dans le Pacifique Sud, c'est sans doute la nation qui possède la plus grande diversité linguistique au monde per capita, avec environ une centaine de langues mélanésiennes, la lingua franca appelée bislama, et le français et l'anglais, langues d'éducation. Le bislama est un créole lexifié à partir de l'anglais mais dont la grammaire est influencée par le substrat mélanésien. Longtemps langue orale, le bislama joue un rôle prépondérant dans les années 70 pour mener le pays à l'indépendance, ainsi que dans le domaine religieux avec la traduction des évangiles, puis de la bible. Depuis quelques années, le bislama occupe de plus en plus de place et se créolise, en particulier dans les zones urbaines en pleine expansion. Mon travail porte sur l'évolution du bislama écrit à partie de l'analyse d'un corpus qui couvre une période d'environ quarante ans afin d'observer si la langue écrite est en voie d'anglicisation (donc de décréolisation en se rapprochant de la langue source). Mon étude sera donc à la fois diachronique et synchronique et couvrira des documents écrits de la presse, religieux et politiques, ainsi que du matériel éducatif publié en bislama. Plus récemment, la langue écrite est également utilisée pour les SMS, forums de discussions sur sites internet et mails. Bien qu'inscrite dans la constitution comme unique langue nationale du Vanuatu, ainsi que langue officielle avec le français et l'anglais, le bislama n'a pas de place dans le système éducatif officiel ,où seules les deux langues européennes du gouvernement colonial sont utilisées comme langues d'instruction. Le Vanuatu réfléchit à une nouvelle politique linguistique éducative dont le pays va se doter très prochainement, projet qui fait la part belle au bilinguisme anglais/français. Mon travail examinera aussi les raisons de cet état de fait ainsi que les conséquences à la fois sur la langue elle-même et ses répercussions sur le statut du bislama écrit au Vanuatu.