Thèse soutenue

L' écriture audiovisuelle dans le cinéma féminin au Maghreb : scénario original et scénario adapté

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Auteur / Autrice : Laakri Cherifi
Direction : Bernard Lecherbonnier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 13

Résumé

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Le sujet de ma thèse est inédit dans la mesure où il traite de la représentation de la femme dans le cinéma maghrébin féminin. Les réalisatrices du Maghreb, simples monteuses ou scénaristes avant et juste après l'indépendance de leur pays, ont dû opiniâtrement lutter avant d'accéder au plateau de la réalisation, réservé jusque dans les années 60 et 70 aux hommes. Il convient de resituer cette conquête de l’écran par les femmes dans le cadre de l’évolution générale du statut d’auteur(e). Depuis les années 40, le Maghreb a vu participer les femmes aux grands courants littéraires et cinématographiques qui ont marqué son histoire. D’abord ce furent des femmes écrivains qui se sont fait remarquer. La décolonisation venue, certaines femmes vont passer de l'écrit à l'écran, tout en restant fidèles au grand thème qui les préoccupe, le destin de la femme maghrébine. Elles ont choisi de passer à la réalisation parce qu'elle est la plus apte aujourd'hui à exprimer, à travers l’attraction exercée par les moyens audiovisuels et par le langage du cinéma, la situation déplorable des femmes arabo-musulmanes issue de la nuit des temps. Les films sélectionnés pour composer notre corpus montrent une société maghrébine quasi archaïque, cloîtrée dans la rigidité du code identitaire arabo-islamique et enfermée dans le cercle des valeurs traditionnelles immuables. Les héroïnes de ces films, au statut social dégradé, souffrent pour la plupart de servitude, d'encagement et de douleur, murées dans le silence du quotidien. La majorité des films réalisés par les réalisatrices du Maghreb sont inspirés par la révolte. Tout en rendant hommage à la grandeur de ces femmes humiliées, ils révèlent leur place infériorisée dans la société arabo-musulmane et dénoncent leur soumission à l'autorité masculine. C'est aussi une peinture du désir, de la frustration et de la sexualité féminine. Ces films subtils, reflétant la pérennité des sociétés patriarcales, la survivance de moeurs et de coutumes barbares, sont malgré tout d'une grande sensualité. En tout cas ils constituent une formidable plaidoirie en faveur de la libération de la femme arabo-musulmane. Les films traités dans ma thèse sont les suivants : Les Silences du palais et Satin rouge (Tunisie), La Nouba des femmes du Mont Chenoua et Rachida (Algérie), Une porte sur le ciel et Les Yeux secs (Maroc) et L'Enfant endormi et Inch'Allah dimanche (immigration).