Thèse soutenue

Le sacrifice de la mère : Étude du matricide dans six romans de femmes (1945-1968)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Adeline Caute
Direction : Véronique GélyLori Saint-Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 13/12/2012
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Université du Québec à Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Karen Haddad-Wotling
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Boisclair, Martine Delvaux, Anne Tomiche

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

FR  |  
EN

La littérature au féminin du XXe siècle est marquée par la récurrence des motifs de la matrophobie et du matricide (Hirsch, 1991 ; Saint-Martin, 1999 ; Giorgio 2002). Dans une perspective comparatiste, la présente étude s’intéresse plus précisément aux années 1945 à 1968, délimitées par six textes de fiction composés par six écrivaines du Québec, de la France et des États-Unis. La notion de sacrifice telle qu’elle a été définie par René Girard (1972 et 1982 notamment) et par Anne Dufourmantelle (2007) est convoquée pour comprendre la représentation textuelle de la matrophobie et du matricide. Combinés à plusieurs analyses féministes de la maternité comme institution (Rich, 1976 ; Irigaray, 1981 ; Olivier, 1980), les définitions et concepts de ces deux théories seront utilisés pour rendre compte des mécanismes horizontaux et verticaux à l’oeuvre dans les textes du corpus. De surcroît, le mythe, dans l’acception que lui a donnée René Girard, sera convoqué comme paradigme, pour saisir les enjeux de la parole sur la mère. À l’issue de la lecture des textes, il apparaît que, dans le corpus, loin d’être synonyme de retour à la paix sociale comme le pose René Girard, le sacrifice des mères et des filles (par identification aux mères) signifie la destruction des sociétés représentées. À ce titre, la présente thèse conclut qu’à une époque riche en bouleversements socioculturels et politiques sur la place et le statut des mères dans les trois pays concernés, ces textes de femmes mettent en image un malaise lié à la maternité instituée ainsi que l’extraordinaire force d’emprise d’une idéologie qui condamne les femmes et les mères à une mort littérale ou symbolique, parfois les deux.