Thèse soutenue

Etude du vieillissement de silices pyrogéniques à taux d’humidité relative variables

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Auteur / Autrice : Nabila Nedjari
Direction : Abdelaziz Lallam
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie Physique
Date : Soutenance le 24/05/2012
Etablissement(s) : Mulhouse
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale pluridisciplinaire Jean-Henri Lambert, ED 494 (Mulhouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique et mécanique textiles (Mulhouse) - Laboratoire de Physique et Mécanique Textiles

Mots clés

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Résumé

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Les silices pyrogéniques sont très utilisées comme charge pour les polysiloxanes mais elles sont l’un des principaux constituants des superisolants thermiques. Cependant, l’échelle nanométrique de ces silices et leur chimie de surface (groupes silanol) est également responsable de leur aptitude à adsorber la vapeur d’eau, ce qui a pour conséquence d’altérer leurs propriétés d’isolant thermique au cours du temps, notamment lors de leur stockage dans des conditions non contrôlées. Malgré son importance industrielle ce phénomène n’a fait l’objet dans la littérature que d’une seule étude assez limitée.En effet, initialement la surface de ces silices ne sont que partiellement hydroxylées et la présence de ponts siloxanes tendus, susceptibles de réagir avec l’eau va mener à une évolution de leurs propriétés de surface en présence d’humidité.Une première étude a porté sur les silices N20, T30 et T40 (Wacker Chemie AG) sont obtenues par combustion de SiCl4 dans un mélange air/H2, de surfaces spécifiques égales respectivement à 200, 300 et 400 m2/g. Elles ont été vieillies à température constante 22,5 ± 0,1 °C, dans une enceinte fermée, sous humidité relative (HR) contrôlée : 62, 75, 84, 92 et 100%.L'adsorption d'eau a été suivie par gravimétrie. La masse d’eau adsorbée, par unité de surface augmente à la fois avec HR et la surface spécifique. Cette augmentation qui peut atteindre près de 60% de la masse initiale pour une HR de 100%, est liée à l’augmentation de l’hydrophilie de la surface de la silice liée à la formation de nouveaux groupes silanol. Nous avons démontré que cette augmentation suit une cinétique du 1er ordre et que la constante cinétique passe par un maximum pour une RH égale à 84%.L’augmentation du nombre de silanol superficiels a été confirmée par leur dosage chimique. Leur densité superficielle augmente d’environ 50%, passant de 2,4 SiOH/nm2 à 3,6 SiOH/nm2 pour l’HR égale à 100%.La spectroscopie IR atteste clairement d’une diminution nette des silanol isolés au profit de silanol fortement liés par pont hydrogène. Les spectroscopies RMN du proton et du silicium confirment l’augmentation de la densité locale en groupes silanols.L’évolution des propriétés superficielles des silices vieillies environ 1000 h a été suivie par chromatographie inverse à dilution infinie (CGI-DI) et concentration finie (CGI-CF).La CGI-DI pratiquée avec des sondes alcanes linéaires et cycliques démontre que le vieillissement n’affecte que très faiblement tant la composante dispersive de l’énergie de surface que leur rugosité à l’échelle moléculaire, autrement dit qu’il ne modifie pas la morphologie de la surface. Notamment la rugosité superficielle des silices T30 et T40 n’est pas affectée.La variation de l’hétérogénéité superficielle avec le vieillissement a été déterminée, en termes de fonctions de distribution des énergies d’adsorption de l’isopropanol, par CGI-CF.Le processus de vieillissement conduit, comme attendu, à une augmentation de la composante de haute énergie liée à l'apparition de nouveaux groupes silanol par ouverture nucléophile des ponts siloxane. Le glissement du maximum de cette composante vers les hautes énergies montre la formation d’un nouveau type de silanol plus interactif par liaison hydrogène.Ces résultats confirment la réactivité des silices de combustion vis-à-vis de l'eau lorsqu’elles sont exposées à une humidité relative élevée. L'eau est chimisorbée sur la surface de la silice par une réaction d'ouverture des ponts siloxane. L'étude de l'influence de la variation de l'humidité relative, montre qu’il existe un seuil (HR50%) au-dessous duquel ces silices restent stables par rapport à la vapeur d'eau. [...]