Thèse soutenue

La question du père et du fils dans l'autofiction (S. Doubrosky, A. Robbe-Grillet, H. Guibert)

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Auteur / Autrice : Emmanuel Samé
Direction : Jacques Poirier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres modernes
Date : Soutenance le 20/01/2012
Etablissement(s) : Dijon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures (CPTC) (Dijon)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : François Migeot
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Hubier, Jean-Bernard Vray

Résumé

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A travers Fils de S. Doubrovsky, Le Miroir qui revient d’A. Robbe-Grillet et A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie d’H. Guibert, notre étude abordera par une approche psychanalytique le fantasme à l’oeuvre dans l’autofiction. Reprenant la formule d’A. Robbe-Grillet sans toutefois nous imputer le propos, notre réflexion s’articulera autour de deux axes rendant compte du discours autofictionnel. Dans un premier temps, l’autobiographe est appréhendé dans cette pente à « faire sa propre statue ». Dans un second temps, l’autofictionnaliste y oppose cette volonté à « se projeter hors de soi ». Peu à peu se construit face au père-analyste ou au père-médecin l’imaginaire adolescent d’un fils en proie à ses apories : l’un devient une figure rivale et gémellaire de l’autre autour de cette parole-pulsion et de son économie. Dans ce rapport d’addiction à la Loi qui est autant de désintrication et d’ironie que de nostalgie et d’adhésion, le gynogenre autofictionnel ne semble exister qu’en miroir du phallogenre autobiographique. L’autofictionnaliste ne cesse d’évoquer par une ironie tenant lieu d’exorcisme cet autobiographe qui sommeille en lui. Par une rhétorique psychanalytique volontairement simple, il se présente sous l’image d’un fils soumis à une structure hystérique face à un père dont il déjoue la censure et les pudeurs. Cette figure d’ultra-autobiographe, plus intègre que le père lui-même, ferait de ses voeux autobiographiques une promesse donjuanesque à seule fin de susciter le désir de l’auteur. L’autofictionnaliste jouant à être cet autobiographe plus « ultra » que le père essaimerait quelques leurres se révélant être des figures gratuites, abandonnerait çà et là quelques aveux véridiques mais insignifiants, tendrait à séduire le lecteur et à le faire entrer dans une mécanique du désir dont la fin serait de dominer sa victime par l’indécidable. Il tiendrait le jeu de l’énigme autant qu’il écrirait. Il soutiendrait le désir du lecteur plus qu’il ne dévoilerait. Ainsi, se construirait un texte blanc qui serait ce secret d’un texte à venir sans cesse promis mais qui neviendrait pas, tout le jeu consistant à le faire oublier.