Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Victoria Grace
Direction : Boris OguibénineMark Allon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes Sud-Asiatiques
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Strasbourg en cotutelle avec University of Sydney

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ma thèse a pour objet le rôle de la déesse-fleuve Sarasvatī dans le Ṛgveda, le plus ancien texte de l’Inde en sanskrit védique (2ème millénaire av. N. è). Sarasvatī est l’une des rares divinités védiques dont le culte persiste jusqu’aux temps modernes, et cela malgré son statut mineur dans le Ṛgveda où son nom apparaît dans 71 strophes et trois hymnes qui lui sont adressés. La thèse cherche à résoudre la dichotomie entre la nature physique et mythologique de la déesse, notamment que les tribus védiques vénéraient un fleuve du nom de Sarasvatī qui se desséchait progressivement en même temps qu’elles la célébraient comme déesse de la poésie. Une analyse des attributs, des actions et des requêtes adressés à la divinité montre qu’elle a cinq fonctions distinctes : fleuve, elle est aussi une déesse de la guerre, des joutes verbales, de la poésie et de la fertilité. Ces diverses fonctions ne sont pas en contradiction les unes avec les autres : elles sont liées entre elles par une série de connexions. Il apparaît que le fleuve formait jadis une frontière territoriale séparant les tribus indo-aryennes de la population indigène du sous-continent indien, ce qui a fait de Sarasvatī une déesse guerrière. La confrontation guerrière se répercute dans la sphère du sacrifice où Sarasvatī a une fonction en tant que déesse des joutes poétiques. Les fréquentes sollicitations en vue de l’assistance aux patrons-guerriers dans les guerres et aux poètes dans les joutes montrent qu’elle est, dans le Ṛgveda, avant tout une déesse de la compétition et de la victoire. Cette interprétation de Sarasvatī est tout à fait inédite et jette une nouvelle lumière sur son personnage dans la religion védique.