Thèse soutenue

Rôle des oscillations corticales dans l'asymétrie fonctionnelle du traitement de la parole

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Auteur / Autrice : Benjamin Morillon
Direction : Anne-Lise Giraud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences cognitives
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 6

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le traitement de la parole est réparti entre les deux hémisphères avec une dominance gauche pour la compréhension verbale et une latéralisation droite relative aux traitements de l’intonation et de la reconnaissance du locuteur. La théorie de l’échantillonnage asymétrique (AST) stipule qu’une différence de sensibilité des neurones des cortex auditifs gauche et droit suffirait à expliquer la latéralisation du langage. Des fenêtres d’échantillonnages contraignant le traitement de l’information selon un rythme phonémique à gauche et syllabique à droite seraient soutenus par une activité oscillatoire à un rythme gamma (~40 Hz) et thêta (~5 Hz), respectivement. Le but de cette thèse était de confirmer et d’étendre les prédictions faites par l’AST à travers deux études. L’enregistrement intracrânien EEG dans les cortex auditif bilatéraux a permis d’établir que : (i) le signal acoustique est échantillonné selon les rythmes phonémique et syllabique dans les cortex auditif primaire gauche et secondaire droit, respectivement ; (ii) leur intégration aboutirait à la formation d’un rythme syllabique interne dans le cortex auditif associatif gauche ; (iii) ces patterns oscillatoires sont retrouvés dans l’activité spontanée mesurée pendant l’état de repos, avec une spécificité fréquentielle et spatiale. L’enregistrement EEG/IRMf combiné de l’ensemble du cortex a révélé que : (i) les cortex auditif primaire, mais aussi moteur articulatoire, somatosensoriel et inférieur pariétal présentent une activité oscillatoire asymétrique au repos ; (ii) les aires de Wernicke et de Broca héritent leurs profils asymétriques lors d’un traitement linguistique ; (iii) les aires sensorielles et motrices influencent le réseau du langage principalement aux rythmes gamma et delta/thêta, respectivement. Ainsi au cours de l’évolution les aires motrices et sensorielles se seraient renforcées mutuellement lors de la production verbale, organisant leur activité oscillatoire autour des rythmes thêta et gamma.