Thèse soutenue

L'ouverture de l'image dans les oeuvres de Claude Simon, Peter Handke et Richard Powers.

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Auteur / Autrice : Emilie Lucas-Leclin
Direction : Philippe Daros
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 06/12/2011
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Michaud
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Daros, Stéphane Michaud, Tiphaine Samoyault, Anne Tomiche

Résumé

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Le propos de cette thèse est d’analyser le pouvoir d’ouverture de l’image dans des récits écrits après les années 1980 : Le Jardin des Plantes de Claude Simon, Mein Jahr in der Niemandsbucht et Der Bildverlust de Peter Handke, et Three Farmers on Their Way to a Dance de Richard Powers. La catégorie du visuel, empruntée à Georges Didi-Huberman, nous a permis d’interroger l’image à partir de son pouvoir d’ouverture dans "la certitude visible" : parce qu’elle est travail de l’entre et de l’autre, l’image trouble les partages entre voir et savoir, visible et invisible, actuel et virtuel. Ce principe d’inquiétude de l’image, nous l’avons relié à un double mouvement : d’une part, une démarche visant à délier pensée et réalité afin de donner à voir l’idiotie d’un réel sans raison ; d’autre part, la dynamique instable d’une économie psychique engageant une dialectique entre deuil et désir, angoisse de la perte et ouverture à la virtualité du possible. L’absence, foyer originaire de l’image, est le moteur de cette tension entre rétention mélancolique et protension désirante. L’image est ainsi au cœur d’un paradoxe temporel : mémoire d’un passé qui ne passe pas et revient hanter le présent, elle engage aussi dans les textes du corpus une paradoxale "mémoire du présent". C’est dans cette discordance entre deux images possibles du temps qui vient, l’une hantée par la catastrophe historique, l’autre cherchant à rouvrir l’espace du présent comme lieu d’un agir historique, que s’esquisse une politique de la forme esthétique : une forme intérieurement divisée, fondée sur le refus de clore le débat entre catastrophe et promesse.