Thèse soutenue

Détermination de propriétés des glaciers polaires par modélisation numérique et télédétection,

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mathieu Morlighem
Direction : Denis Aubry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique
Date : Soutenance le 22/12/2011
Etablissement(s) : Châtenay-Malabry, Ecole centrale de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences pour l'Ingénieur (Châtenay-Malabry, Hauts de Seine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de mécanique des sols, structures et matériaux (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1998-2021)
Jury : Président / Présidente : Hachmi Ben Dhia
Examinateurs / Examinatrices : Denis Aubry, Frank Pattyn, Jean-Pierre Vilotte, Eric Larour
Rapporteurs / Rapporteuses : Frank Pattyn, Jean-Pierre Vilotte

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Les calottes polaires, ou inlandsis, sont parmi les principaux contributeurs à la montée des océans. Ces systèmes dynamiques gagnent de la masse par accumulation de neige, et en perdent par fonte au contact de l’océan et à la surface, ainsi que par le vêlage d’icebergs. Depuis plus de trois décennies, les observations ont montré que les calottes polaires de l’Antarctique et du Groenland perdent plus de masse qu’ils n’en gagnent. L’évolution des glaciers suite à ce déséquilibre de masse est devenue aujourd’hui l’une des problématiques les plus importantes des implications du changement climatique. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a identifié la contribution des glaciers comme l’un des facteurs clés d’incertitude de prédiction de l’élévation du niveau des mers. La modélisation numérique est le seul outil efficace pour répondre à cette question. Cependant, modéliser l’écoulement de glace à l’échelle du Groenland ou de l’Antarctique représente un défi à la fois scientifique et technique. Deux aspects clés de l’amélioration de la modélisation des glaciers sont abordés dans cette thèse. Le premier consiste à déterminer certaines propriétés non mesurables de la glace par méthode inverse. La friction ou la rigidité des barrières de glace, sont des paramètres qui ne peuvent être mesurés directement et doivent donc être déduits à partir d’observations par télédétection. Nous appliquons ici ces inversions pour trois modèles d’écoulement de glace de complexité croissante: le modèle bidimensionnel de MacAyeal/Morland, le modèle dit d’ordre supérieur de Blatter/Pattyn et le modèle full-Stokes. Les propriétés ainsi calculées sont ensuite utilisées pour initialiser des modèles grande-échelle et pour déterminer le degré de complexité minimum nécessaire pour reproduire correctement la dynamique des glaciers. Le second aspect abordé dans ce travail est l’amélioration de la consistance des données pour la modélisation numérique. Les données disponibles sont souvent issues de campagnes de mesures s’étalant sur plusieurs années et dont résolutions spatiales varient, ce qui rend leur utilisation pour des simulations numériques difficiles. Nous présentons ici un algorithme basé sur la conservation de la masse et les méthodes inverses pour construire des épaisseurs de glace qui sont consistantes avec les mesures de vitesse. Cette approche empêche la redistribution artificielle de masse qu’engendrent généralement les autres méthodes de cartographie de l’épaisseur de glace, ce qui améliore considérablement l’initialisation des modèles d’écoulement de glace. Les avancées présentées ici sont des étapes importantes afin de mieux caractériser de manière précise les glaciers et de modéliser leur évolution de manière réaliste.