Thèse soutenue

La Côte d'Opale en guerre d'Algérie : 1954-1962

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marc Coppin
Direction : Bruno Béthouart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Littoral

Résumé

FR  |  
EN

Entre 1954 et 1962, la Côte d’Opale envoie des milliers de ses enfants « maintenir l’ordre » en Algérie. Sur une terre largement inconnue de la partie la plus septentrionale de la métropole, ils découvrent les horreurs d’un conflit qui les sépare de leurs familles, amis, leur fait perdre leurs emplois. Parmi ces jeunes, 378 ne reviennent pas. Comment les habitants du littoral ont-ils vécu et ressenti au quotidien cette guerre ? Quel a été l’impact du conflit sur les personnes, sur les activités économiques, culturelles ou militantes ? Il s’agit d’une histoire de la Côte d’Opale à travers ses appelés et leurs familles, à travers également les liens tissés avec l’Algérie. Sur le littoral, mais également dans les Flandres et l’Audomarois, les réactions aux grands événements qui marquent la guerre d’Algérie sont importantes. Partis politiques et syndicats, principalement de gauche, chrétiens et enseignants s’investissent contre la poursuite de la guerre, pour la paix en Algérie. Mais des engagements marginaux existent aussi en faveur de l’OAS et du FLN. De 1954 à 1958, le littoral est légaliste, mais il accueille favorablement le retour au pouvoir du général de Gaulle, tant la IVème République est discréditée. Les grandes villes de la Côte d’Opale sont politiquement divisées, entre Calais qui succombe à la vague gaulliste, et Boulogne et Dunkerque qui demeurent socialistes et plus hostiles au chef de l’État. Les Flandres et l’arrière-pays sont plus conservateurs. Dans les moments de crises graves, en mai 1958, en janvier 1960 ou en avril 1961, le soutien à l’action du général de Gaulle est cependant très affirmé. Les résultats électoraux confirment le soutien constant à sa politique algérienne. Pour faire face à la douleur des familles endeuillées ou séparées, les instances officielles se manifestent pour tenter d’apaiser ou pour maintenir un lien avec le jeune soldat appelé en Algérie. Les organisations caritatives, les comités locaux leur viennent en aide. Les liens économiques entre les ports de la Côte d’Opale et la principale colonie du pays, constitués principalement de vins, sont également affectés par le conflit, mais ils perdurent, au-delà de 1962. L’installation de quelques rapatriés et harkis sur le littoral permet le souvenir de ce conflit et de son issue. Près de 50 ans plus tard, la prise de parole sur la guerre demeure difficile.