Thèse soutenue

Une poétique de l'insolite : l'oeuvre d'Antoine Blondin

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Auteur / Autrice : Sandrine Marcillaud-Authier
Direction : Marc Dambre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue, littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)

Résumé

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La personnalité et la carrière d’Antoine Blondin (1922-1991) ont nourri une mythologie déroutante. Chroniqueur prolifique et facétieux, volontiers enclin aux jubilations de la langue, romancier déconcertant dont l’invention mêle frivolité et gravité, il associe les images contrastées du styliste exigeant et de l’homme déchiré, oscillant de la posture contestataire à la ferveur fraternelle, du ludique au tragique. Associé dès les années cinquante à la jeune droite littéraire, au groupe des « Hussards » (Roger Nimier, Jacques Laurent, Michel Déon), il participe à la controverse sur l’engagement. Le polémiste insolent de l’après-guerre laisse une œuvre insolite. Se construisant au rebours de l’esprit de sérieux, son esthétique n’en est pas moins unitaire. Elle offre une représentation du monde où prévalent décalage et distanciation par le rire. La transgression gouverne formes et registres, fait notamment de la fiction extravagante et émancipée un outil de questionnement du réel par le saugrenu et l’inattendu. Réduit à une farce inepte, le monde s’y délite dans les voies sans issue de l’accomplissement existentiel. Les effets corrosifs de la subversion du discours ouvrent ainsi à l’imaginaire compensatoire et au poétique. Les féeries de la transfiguration n’ont de cesse d’élaborer un « merveilleux humain » où se donnent à voir les étapes d’une quête spirituelle, entre célébration de l’Autre et désespérance.