Thèse soutenue

Mémoire et autofiction au XXe siècle : Paul Auster, Jean-Marie Gustave Le Clezio et Elsa Morante

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Lorenzo Devilla
Direction : Michael JakobMaria Teresa Giaveri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015) en cotutelle avec Università degli studi di Napoli "L'Orientale"

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

"Cette thèse porte sur le roman autobiographique et l'autofiction à travers l'analyse d'un corpus comparatiste de textes de Paul Auster, J. M. G. Le Clézio et Elsa Morante. La question de recherche est la suivante : quels rapports ces textes entretiennent-ils avec l'autobiographie ? De quelle manière autobiographie et fiction s'entrecroisent chez Auster, Le Clézio et Morante ? L’approche se veut pluridisciplinaire : les outils théoriques de la linguistique de l'énonciation et de la narratologie, mais aussi la critique thématique, les études sur le roman autobiographique et sur la fiction sont ici mis à contribution. Dans la première partie sont analysés les "récits de mémoire" qui structurent ces textes. Si d’un côté le "Je" rétrospectif contribue à créer confusion entre le narrateur et l’auteur, de l'autre ces textes sont traversés par l'altérité : le "Je" est polyphonique et le récit est tissé par l'intertextualité. A travers le discours d'autrui se construit ce que Ricoeur appelle l'"identité narrative". Dans la deuxième partie, on focalise sur le "roman familial" (Marthe Robert) à l'œuvre chez ces écrivains mais aussi sur les images d'intimité (Bachelard) (dont le regressus ad uterum) qui se dégagent de leurs textes à partir des lieux de mémoire. Dans la troisième partie, on interroge d'abord la notion d'autofiction, que l'on adopte ici pour désigner les avatars contemporains du roman autobiographique. Dans la perspective de la réception, on repère ensuite les indices onomastiques, biographiques mais aussi paratextuels qui contribuent à orienter vers une lecture autobiographique de ces textes. On s'intéresse enfin à la situation de "communication intersubjective" (Couturier) que le dispositif de l'autofiction instaure entre l'auteur et le lecteur. On avance pour conclure l'hypothèse que le désir de ces écrivains de se montrer tout en se dissimulant derrière le voile de la fiction s'apparente au jeu de cache-cache (Winnicott). "