Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Cyrille Bonhomme
Direction : Didier Raoult
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pathologie humaine. Maladies transmissibles et pathologies tropicales
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (Marseille)
autre partenaire : Université d'Aix-Marseille II. Faculté de médecine (1970-2011)

Résumé

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L’objectif de cette thèse a été d’optimiser la sérologie des bactéries difficilement cultivables en utilisant la technologie des micropuces. Deux modèles ont fait l’objet de nos recherches, les bactéries du genre Bartonella et T. Whipplei. En utilisant des micropuces fabriquées par dépôt de bactéries intactes couplées à la détection du signal par immunofluorescence nous avons confirmé que cette technologie était un outil simple, rapide et performant à la fois pour l’identification et le sérotypage des souches bactériennes et le criblage d’anticorps monoclonaux. Dans une seconde approche, dont la finalité était la recherche de marqueurs antigéniques pour le diagnostic de la maladie de Whipple, nous avons développé des micropuces comportant outre les bactéries entières, des protéines purifiées et des protéines recombinantes spécifiques de T. Whipplei. Les candidats clonés et exprimés ont été sélectionnés par rapport à leur potentiel antigénique par analyse bio-informatique mais aussi en fonction de résultats d’immunoprotéomique et des données de la littérature. Leur reconnaissance par des sérums de lapins immunisés a permis de confirmer que 19 d’entre elles étaient immunoréactives. Nous avons cependant constaté que la réponse humorale classique (IgG) des porteurs asymptomatiques était plus forte que celle des patients atteints de la maladie de Whipple. En revanche, la réaction des IgA vis-à-vis de ces mêmes antigènes, a tendance à être prépondérante chez les malades. Ces données nous ont conduits à évaluer le rôle des modifications post-traductionnelles, et en particulier de la glycosylation, dans la réponse antigénique. Nous avons établi la présence de glycoprotéines chez T. Whipplei, la protéine TWT 608 de la famille des WiSP (protéines membranaires contenant des motifs répétés) étant la protéine principalement glycosylée. Nous avons également observé la disparition du profil de glycosylation lors des sous-cultures en milieu axénique. Des analyses d’immunofluorescence et de microscopie électronique ont indiqué que ces glycoprotéines étaient sécrétées. Dans les macrophages infectés de biopsies duodénales humaines nous avons observé une co-localisation entre la glycoprotéine majoritaire (GpTw110) et la coloration à l’acide périodique de Schiff. De fait, la sécrétion de cette glycoprotéine participe à la formation d’un biofilm qui s’accroît lors de la culture cellulaire. En ce qui concerne le rôle de cette glycoprotéine dans la réponse de l’hôte, nous avons constaté que parmi les personnes infectées par T. Whipplei, les patients avaient une réponse sérologique déficiente par rapport aux porteurs asymptomatiques. Cette réponse est principalement dirigée contre les glycoprotéines et disparaît au cours de la culture in vitro. Notre hypothèse est que le biofilm, composé en partie de glycoprotéines sécrétées, empêche l'immuno-réaction et protége T. Whipplei chez les patients. En conclusion, ce travail de thèse confirme que l’approche micropuces à protéines est un outil puissant pour la recherche d’antigènes et pour la compréhension des mécanismes de pathogénicité des bactéries difficiles à cultiver.