Acteurs, système et politiques de santé au Sénégal : des directives de lutte contre le paludisme à leur mise en actes : les rationalités d'acteurs à l'oeuvre

• Auteur / Autrice : Tidiane Ndoye
• Direction : Laurent Vidal
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Ethnologie et anthropologie sociale
• Date : Soutenance en 2007
• Etablissement(s) : Paris, EHESS

Mots clés

Mots clés contrôlés

Politique sanitaire

Personnel de santé publique

Paludisme

Anthropologie

Résumé

Cette thèse analyse la mise en pratique des savoirs dans le cadre de la prise en charge du paludisme. Elle se pose une question centrale : suffit-il de bien penser une politique de santé pour améliorer les performances du programme qui la porte? Pour répondre à une telle question nous avons effectué des enquêtes qualitatives à passages répétés utilisant différentes techniques de collecte : observations, entretiens. Les analyses montrent que le passage des savoirs aux pratiques n'est pas mécanique. Doivent être pensées les questions liées aux jeux d'acteurs, à leurs stratégies, mais également les contraintes propres à l'environnement social, économique, politique, etc. Les malades comme les soignants, loin d'adhérer de façon inconditionnelle aux directives des programmes de santé puisent - pour les premiers- dans leur expérience, leurs savoirs locaux, et mettent en balance les rapports profit/perte des offres disponibles. L'adhésion des seconds procède de la somme des enjeux, des stratégies de légitimation, de la perception supposée de l'efficacité ou non des molécules choisies, du rapport entretenu avec les malades ainsi que de leurs contraintes socio-professionnelles. Les interférences du politique dans la définition des carrières professionnelles sont également un élément important à prendre en compte. L'entrée par le paludisme permet ainsi de penser d'autres phénomènes (politique, social, économique) à l'oeuvre dans la prise en charge des maladies au Sénégal. Loin d'être un territoire neutre, les structures de santé offrent un terreau riche en légitimation, conflits, stratégies qui peuvent mettre en mal nombre de programmes de santé. La santé apparaît ainsi comme un domaine éminemment politique.

In this thesis an analys is done about actning up to knowledge in the context of malaria treatmant. The core question of the research is : do we just need to have a good health policy in order to enhance the performance of the related health programme? In order to answer this question, we have carried out repetitive qualitative surveys using various data collection methods such as observations and interviews. Our questioning revolved around patients and health workers' practices. Analyses show that knowledge doesn't predict practices. The set of players and their strategies, but also constraints relating to the social, economic and political environment need to be looked into. In fact, both patient and helth workers do not sign up fot the guidelines of health programmes unconditionally. The former refer to their own local experience and knowledge to consider the benefits and inconvenient of each healthcare system available to them (biomedicine or local therapies). The latter consider all the stakes, legitimisation and the assumed perception of the efficiency or inefficiency of the drugs that are used, and their relations with patients, as well as their own socio-professional constrainsts. Political interference regarding the career description of health workers also needs to be considered. In conclusion, the research on malaria allows us to capture other aspects of in force (political, social, and economic) in the treatment of diseases in Senegal. Far from being a neutral land, the study on health structures revealed the existence of conflicts between various actors legitimating strategies that can negatively impact on health mesures. In this regard health systems are proved to be under critical political influence.