Thèse soutenue

La génération naturelle chez Thomas d’Aquin

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Auteur / Autrice : Bertrand Carroy
Direction : Ruedi Imbach
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de la philosophie
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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La génération en tant que mouvement ou passage du non-être à l’être dans les corps est un concept fondamental pour qui étudie la nature. La pensée chrétienne fait connaître à ce concept, omniprésent dès les débuts de la philosophie grecque, une double destinée : d’une part il semble éclipsé au profit de la notion de création, d’autre part il est transformé au sein du discours théologique pour dire la relation trinitaire du Père et du Fils. Le but de cette étude est de montrer comment Thomas d’Aquin, grand témoin du XIIIe siècle et acteur de l’accueil de la theoria aristotélicienne dans le discours théologique, comprend et utilise le concept de génération naturelle. Le travail précis de ce lieu philosophique central et de son application en théologie fait apparaître distinctement le projet thomasien d’unir foi et raison. Les moyens utilisés sont le recensement des textes significatifs et l’ordonnancement des grands mouvements de sa pensée sur la génération naturelle : les principes sur lesquels elle repose, ses spécificités et divisions (éléments, corps inanimés, végétaux, animaux), le cas de la génération humaine. Ces mouvements rejoignent certaines des problématiques cruciales du XIIIe siècle, en particulier celles de l’éternité du monde et de la pluralité des formes. Thomas d’Aquin manifeste, par l’emploi très travaillé du corpus d’Aristote pour rendre raison de la nature et de la Révélation qui s’y est manifestée, à la fois un respect absolu pour les Ecritures et une grande audace intellectuelle.