Thèse soutenue

La nouvelle condition ouvrière : de l'extension des modes de domination patronale aux nouvelles formes de résistances ouvrières : entre fuite, zèle et résignation

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Nadine Sagnard-Haddaoui
Direction : Christian de Montlibert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Strasbourg 2
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université des sciences humaines. Faculté des sciences sociales (Strasbourg)

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

Notre réflexion sur l'évolution de la condition ouvrière montre le renforcement des modes de domination patronale dans les entreprises modernisées par l'extension du contrôle social qui s'y opère sur les agents, et ainsi la perte du relatif équilibre des rapports de force entre le pouvoir dominant du patronat et les salariés, comme au temps du compromis fordiste. Les réorganisations économiques, techniques et sociales, suite aux crise des années soixante-dix, sont à l'origine du démantèlement des collectifs ouvriers, de leur désolidarisation et de l'affaiblissement de l'audience syndicale. L'entreprise moderne a perdu sa fonction intégrative en précarisant le salariat, le remplaçant au gré de la conjoncture économique. Depuis, on assiste à un renversement du rapport de force en faveur du patronat. Les formes traditionnelles de la résistance ouvrière sont mises à mal par les nouveaux modes de gestion où le contrôle social est omnipotent. En réaction au renforcement du contrôle patronal sont apparues de nouvelles manifestations d'insurrections ouvrières : Plus défensives qu'offensives, plus clandestines et surtout plus individuelles que collectives. Il reste aux salariés de la précarité, redoutant l'exclusion sociale, d'infimes espaces de liberté dont les moins résignés se saisissent. Ces zones, peu ou mal contrôlées par l'encadrement, représentent des outils de reconquête de l'estime de soi perdue dans ces établissements où les enjeux économiques prédominent sur le sort des hommes.