Thèse soutenue

Le système immunitaire intestinal du turbot (Scophthalmus maximus L. ) : relation avec le système immunitaire général et recherche des mécanismes immuns induits lors de vaccinations par voie orale contre la vibriose à Vibrio anguillarum

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Auteur / Autrice : Véronique Fournier-Betz
Direction : Claire Quentel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Océanologie biologique
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Brest

Mots clés

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Résumé

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Afin d'étudier la distribution des lymphocytes b-like et t-like dans les organes lymphoïdes rein, rate, thymus et le tissu lymphoïde associe à l'intestin du turbot et de la truite arc-en-ciel, des ac polyclonaux de lapin dirigés spécifiquement contre les immunoglobulines (ig) et les thymocytes de chaque espèce ont été produits. Un manque de spécificité des sérums antithymocytes n'a pas permis la détection des lymphocytes t-like. Seuls les anticorps anti-ig ont donc été utilisés dans cette étude menée sur des poissons, indemnes de toute maladie. Quels que soient les organes considérés, un plus grand nombre de cellules ig + est observé chez la truite. En ce qui concerne l'intestin des différences majeures sont notées entre les deux espèces : les cellules ig + sont présentes à la fois dans la lamina propria et la lamina epithelialis chez la truite alors qu'elles ne sont détectées que dans la lamina propria chez le turbot. Dans un second temps la mise au point de techniques de prélèvement du mucus intestinal, et d'isolement des cellules mononuclées présentes dans l'intestin postérieur du turbot, avec la possibilité d'obtenir séparément les cellules issues de la lamina epithelialis et de la lamina propria, a permis d'appréhender les mécanismes de déclenchement de la réponse immune au niveau intestinal a la suite de vaccinations orales (vo) contre la vibriose à vibrio anguillarum. L’absorption de l'ag et la réponse immune systémique ont également été étudiées. Différentes formulations vaccinales ont été testées : des vaccins constitués de corps bactériens entiers, gastroproteges (vog) ou non (voe), et des vaccins constitués d'ag solubles (vos). La voie intraperitoneale a toujours été testée en parallèle car utilisée comme référence. A la suite des vaccinations par vo, l'ag est detecte dans la lamina propria et dans les organes systémiques, où il est transporte jusqu'aux cellules immunocompetentes. En réponse a cette stimulation antigénique des cellules b-like et/ou des plasmocytes apparaissent dans l'intestin au niveau de la lamina propria, puis dans la rate et le rein. Contrairement aux cellules intestinales issues de la lamina propria et aux cellules rénales qui possèdent une aptitude a la phagocytose et sont capables de sécréter des ac, aucune activité comparable n'est mise en évidence sur les cellules issues de la lamina epithelialis. Les réponses observées dans l'intestin restent modérées. A la suite d'une vaccination par vo, une réponse immunitaire locale et générale existe donc et ceci malgré l'absence d'ac anti-vibrio anguillarum, dans le mucus intestinal et dans le sérum. L’injection parentérale, a montré quant à elle que l'ag atteint les organes systémiques mais parvient également dans la lamina propria, dans laquelle une lymphoprolifération de cellules b-like est observée. De plus des ac sont détectés dans le plasma et le mucus indiquant que le système immunitaire général et intestinal sont conjointement sollicites. Enfin, l'étude d'un transfert passif d'immunité, démontre l'existence d'une réaction immunitaire humorale consécutive aux vaccinations par ip mais aussi par vo avec l'ag soluble, sans que la protection induite soit réellement attribuable aux ig.