Thèse soutenue

La demande alimentaire du turbot Scophthalmus maximus L. En conditions d'élevage intensif : rôle de la variabilité environnementale et contrôle bioacoustique

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Auteur / Autrice : Ridha Mallekh
Direction : Jean-Paul Lagardère
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Océanologie biologique et environnement marin
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 6

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le premier volet de ce travail traite du rôle des facteurs environnementaux dans la variabilité de la demande alimentaire du turbot Scophthalmus maximus en élevage intensif. A l'échelle de la journée, les facteurs de l'environnement n'expliquent que 26% de cette variabilité. L'appétit est meilleur à une température d'environ 18°C, une durée du jour > 15h et une eau peu turbide. En revanche, la sursaturation en oxygène (> 110% de saturation) n'améliore en rien l'appétit des poissons. A l'échelle de 15 jours la température et la durée du jour expliquent 86% de la variabilité de la demande alimentaire. A hautes températures, les poissons consomment plus le matin par rapport à l'après-midi. Cette tendance s'inverse à des températures plus basses. Le turbot retient 36% de l'azote et 42% du phosphore alimentaires. Ce qui implique qu'un kg de biomasse produite engendre le rejet de 51g d'N et 8. 7 g de P. La mesure au laboratoire de la consommation d'oxygène du turbot à différentes températures montre que son potentiel métabolique atteint un maximum autour de 18°C. Le taux métabolique maximum augmente avec l'oxygène ambiant jusqu'à un niveau situé entre 100 et 110% de saturation puis se stabilise. La relation entre le potentiel métabolique et la demande alimentaire du turbot en élevage intensif à différentes classes de température est linéaire. Ce résultat montre que la capacité du poisson à fournir l'énergie nécessaire à la digestion contraint l'expression de sa demande alimentaire. Le second volet s'intéresse à la recherche d'un nouveau moyen permettant la détection et le contrôle de l'activité alimentaire du turbot. Lorsque le poisson aspire l'aliment, il émet des signaux sonores de hautes fréquences facilement identifiables au sein du bruit ambiant. Ces signaux sont plus puissants chez les individus de plus petite taille. A partir de ces signaux, nous avons pu mettre au point le principe de fonctionnement d'un détecteur acoustique de prise alimentaire. Les tests d'efficacité de ce détecteur montrent qu'il est très sensible aux fluctuations des signaux acoustiques accompagnant la prise alimentaire et pourrait être utilisé pour automatiser le nourrissage des poissons d'élevage.