L'expulsion du logement
Auteur / Autrice : | Gilles Regnier |
Direction : | Yvon Desdevises |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Discipline |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La place du logement dans notre société est de plus en plus importante. L’expulsion d'un occupant de son logement devient parallèlement de plus en plus difficile. Les principaux événements juridiques qui donnent lieu à l'ouverture d'une procédure d'expulsion restent la résolution du bail, la saisie-immobilière ou le squat. L'étude des parties à l'expulsion nous enseigne que les propriétaires sont en majorité des particuliers pour lesquels le coût et la durée de la procédure d'expulsion peut être préjudiciable. L'expulsion sera réalisée par l'huissier de justice mais de nombreux autres operateurs concourront à ce que l'expulsion soit menée dans le respect le plus strict des droits de l'occupant sans titre. L’expulsion ne peut être poursuivie qu'en vertu de quelques titres exécutoires que la loi a prévus. Ces derniers révèlent souvent leur relative inefficacité notamment par le jeu des multiples délais accordés de droit à l'occupant sans titre ou qu'il peut demander en justice. Après l'obtention du titre exécutoire, l'expulsion ne sera réalisée qu'après la signification de plusieurs actes, dont le contenu est prescrit sous peine de nullité. Enfin, la procédure d'expulsion peut-être suspendue en attente de l'obtention du concours de la force publique, accorde par la préfecture, après un examen rigoureux, nécessitant parfois de longs mois d'attente. Pendant ce temps, le propriétaire ne peut disposer de son local mais le législateur a prévu une procédure d'indemnisation. De son cote, l'occupant sans titre bénéficie des nombreuses mesures juridiques et sociales qui doivent permettre son relogement, notamment en H. L. M. Mais dans de nombreux dossiers, l'expulsion se résume à une simple reprise des lieux ou n'est pas réalisée en attente de la force publique. On peut alors se demander si l'expulsion ne devient pas une simple mesure de pression sur le débiteur destinée à ce qu'il s'exécute. Cette évolution de l'expulsion traduit une montée du droit au logement, laquelle crée un affaiblissement corrélatif du droit de propriété.